En 2021, les Daft Punk ont dit stop. Dix ans après “Random Access Memories”, leur ultime album réédité avec des inédits en ce mois de mai 2023, retour sur une carrière en forme de tribute à la pop culture des années 1970 et 1980.

C’est dans les cinémas, les bibliothèques, les disquaires et les magazines parisiens que s’est formé le bouillon de culture dans lequel ont pioché Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo tout au long de leurs 28 ans de carrière. Un imaginaire d’abord rock (le Velvet Underground, Jimi Hendrix, les Stone Roses, Bowie…), presque une évidence pour ces lycéens nés en 1974 et 1975, auquel ils intégreront les délires fantastiques de David Cronenberg et John Carpenter, ou Brian De Palma et son Phantom of the Paradise, cité à longueur d’interviews.

Si cela fait d’eux des adolescents un peu “différents” de la moyenne en termes d’influences culturelles, ils n’échappent pas au mainstream, que ce soit Van Halen, Supertramp, MTV ou les dessins animés japonais, dont on retrouvera les influences sur le film Interstella 5555 (produit en 2003 par Toei Animation, le mythique studio japonais derrière Albator ou Goldorak), et leur second album Discovery.

Toute la carrière de Daft Punk peut en fait être envisagée comme un (très) long remix de la pop culture des années 70 et 80. Un angle artistique qu’ils assument totalement : “L’innovation n’est pas la valeur reine : la musique, c’est de la transmission d’émotions, pour que les gens dansent ou qu’ils soient heureux, et ce n’est pas toujours à travers quelque chose de nouveau, assurait Thomas Bangalter. C’est ce qui nous intéresse, mais chaque artiste est libre d’avoir l’approche qu’il veut.”

Leur premier album, Homework, est on ne peut plus explicite : à l’intérieur de la pochette du disque figure une photo d’un bureau bardé de références, le magazine Playboy, le Rex Club, temple de la techno parisienne, Led Zep, les Who, Kiss ou encore un vinyle de Chic. L’influence de Nile Rodgers est telle sur Around the World qu’elle fera dire à Bangalter quelques années plus tard que “c’était comme enregistrer un disque de Chic juste avec une talkbox et en jouant de la basse sur un synthé”.

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