Sous-genre sulfureux du metal, souvent rejeté, parodié ou mal interprété, le death metal a néanmoins su conquérir le public au fil des décennies. Apparue dans les années 80, cette musique continue d’évoluer, depuis la recherche de l’ultraviolence des débuts au plus récent métissage avec d’autres genres plus mainstream. Petit retour sur ses origines, avant un second volet qui s’intéressera à la scène suédoise.

Fin des 70’s - début des 80’s : le hard rock et la première scène heavy metal sont entrés au panthéon du rock mais commencent à décliner… La “New Wave of British Heavy Metal” (la nouvelle vague du heavy metal britannique), représentée par des groupes légendaires tels Iron Maiden et Judas Priest, assure la relève. Malgré une radicalisation musicale et visuelle, le metal est toujours aussi populaire. Sans surprise, certains musiciens se détachent du mouvement pour créer quelque chose de plus brutal. Adieu les pantalons en Lycra, les shows démesurés et les mélodies sexys. Les thrashers de Metallica et Slayer (deux groupes formés en 1981) retournent au combo jeans-baskets, aux tempos échevelés et au chant hurlé empruntés aux punks, ainsi qu’à la saturation crade. Sans enterrer le genre, Metallica met malgré tout un sacré coup au mouvement en 1991 avec le Black Album, qui renoue avec les ballades rock et les tempos plus cool des anciens. Immense succès commercial, qui assurera au groupe la carrière qu’on lui connaît. La réaction ne tarde pas à émerger de l’underground. Elle porte le doux nom de death metal…

Si l’on remonte aux origines musicales du death metal, deux noms sont sur toutes les lèvres de ces ex-ados biberonnés au hardcore et au thrash metal qui formeront les premiers combos du mouvement : Napalm Death et Possessed. Le premier est un groupe de hardcore anglais classique jusqu’à l’arrivée en 1985 de son batteur Mick Harris qui, en plus d’inventer le terme de « grindcore », introduit, sur l’album Scum, le « blast beat » dans les musiques extrêmes (rappelons que les premiers blast beats viennent du jazz, avec notamment le batteur Sunny Murray !). Avec Harris, les tempos des compositions de Napalm Death s’accélèrent et le jeu devient de plus en plus rapide et technique. Originaires de la baie de San Francisco, les membres de Possessed sont encore proches musicalement du thrash metal. Toutefois, quelques innovations bien senties leur permettent de se faire remarquer. Parmi elles, les vocaux grognés de Jeff Becerra, qui sont à l’origine du fameux “growl” (le chant guttural) et la complexification des compositions dans l’organisation des riffs, avec changements de tempos et breaks. Très rapidement diffusées dans l’underground par le biais du tape trading (un système de distribution de musique via la poste populaire à l'époque), ces deux formations vont influencer un grand nombre de musiciens qui s’en inspireront pour créer ce qui deviendra le death metal.

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