2017 marque les 40 ans de la disparition de René Goscinny. En attendant les expositions qui lui sont consacrées au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme et à la Cinémathèque française, rapide panorama des liens que le père d’Astérix et du Petit Nicolas entretenait avec la musique.

Le 18 février 1972, René Goscinny est l’invité de l’émission Radioscopie de Jacques Chancel, sur France Inter. Il y décrit avec la drôlerie et la gentillesse qui le caractérisent la façon dont il travaille ses textes, ainsi que sa conception de l’humour, notamment dans le cadre des albums d’Astérix le Gaulois, qu’il signe avec le dessinateur Albert Uderzo. Et au moment de passer à ses choix musicaux, l’écrivain évoque son intérêt pour Guy Béart et surtout pour Georges Brassens. Il raconte qu’il a connu ce dernier chez l’auteur de L’Eau vive justement, et qu’il fut « émerveillé » par cet homme respirant « la bonté, l’intelligence, l’humour, la poésie ». Puis il propose à Chancel de diffuser la chanson Tonton Nestor, qui raconte l’histoire d’un mariage gâché par la présence d’un vieil oncle trouble-fête venant faire « un pinçon » à la mariée. Même si la thématique subversive chère à Brassens – en l’occurrence le trouble à l’ordre social – n’est pas celle que l’on citerait d’emblée à propos de l’univers de Goscinny, on retrouve chez les deux hommes un attrait pour un humour à la fois pince-sans-rire, légèrement impertinent, et, à l’occasion, paillard. Concernant ce dernier point, on pense évidemment aux nombreuses et joyeuses bagarres qui parsèment les albums d’Astérix, ainsi qu’aux fêtes de village qui les terminent invariablement.

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