L'étoile montante de la direction d'orchestre se livre avec Chostakovitch et Prokofiev le 12 février à Pleyel.

Le 12 février, salle Pleyel, Vasily Petrenko se produira avec l’Orchestre Philharmonique et le Choeur de Radio France. Dimitri Voropaev (ténor) et Sergei Leiferkus (basse) interprèteront Le Chants des forêts de Chostakovitch et Roméo et Juliette de Prokofiev.

Petrenko fait partie, à 35 ans seulement, des chefs les plus en vue. Depuis 2005, il a fait souffler un vent nouveau sur l’Orchestre Philharmonique Royal de Liverpool. Devenant le plus jeune chef à la tête d’un orchestre britannique, il a élargi le répertoire de l’ORPL et attiré un public de plus en plus large. Cet « effet Patrenko », qui a élevé l’ORPL au rang de référence actuelle, tient autant à la finesse de ses interprétations qu’à la qualité de ses relations avec les musiciens.

Les récompenses qu’il a reçues témoignent de sa maturité musicale. En 2007, il obtient ainsi le prix du Jeune Artiste de l’Année (Prix Gramophone). Trois ans plus tard, c’est le prix de l’Artiste masculin de l’année aux Classical Brit Awards.

Sa renommée s’étend avec l’enregistrement de l’intégrale Chostakovitch chez Naxos, dans une interprétation de référence, qui lui vaut à plusieurs reprises le Diapason d’Or.

Parallèlement, Vasily Petrenko enregistre Rachmaninov chez Avie, avec notamment la Troisième symphonie, chef d’œuvre méconnu dont il révèle toute la flamboyance. Il livre aussi une interprétation admirable des Concertos n°2 et n°3, avec le pianiste Simon Trpčeski.

Mais son œuvre ne se réduit pas au répertoire russe, avec par exemple en 2008 la parution chez Naxos des Concertos pour piano n°1 et n°2 de Liszt, avec Eldar Nebolsin au piano.

Né en 1976 à Saint-Pétersbourg, Petrenko évoque son travail sur Chostakovitch en rapport avec sa terre natale : « Chostakovitch est une part considérable de l’héritage culturel de notre ville. À chaque fois que je dirige sa musique, je ressens quelque chose de très particulier, je me sens très proche de mes origines. Je pense que sa musique mérite d’être encore plus reconnue et appréciée et j’espère que nos enregistrements pourront y contribuer ».

La musique russe est aussi à l’honneur le 10 février prochain à Pleyel. Petrenko y dirige Le Chant des forêts de Chostakovitch, oratorio composé en 1949 à l’occasion d’un voyage du compositeur aux Etats-Unis. Ecrit juste après les attaques de Jdanov à son égard, alors qu'il avait dû se soumettre au tout-puissant Rapport Jdanov, ce Chant des forêts intervient en pleine dictature stalinienne. Ce chef d’œuvre survit, par la grâce de son inspiration, à une des périodes les plus difficiles qu’ait traversées Chostakovitch.

Le ballet de Prokofiev, Roméo et Juliette (1935), est composé dans une période où les rapports avec le régime sont relativement plus paisibles. Ecrit peu après le retour de Prokofiev en Union Soviétique, il marque le début de la collaboration de Prokofiev avec les ballets soviétiques.

Mais le caractère novateur de l’œuvre, notamment sur le plan rythmique, explique qu’elle n'ait pas tout de suite été reconnue à sa juste valeur. Elle posa des problèmes aux danseurs et le Bolchoï refusa de représenter l’œuvre telle quelle. C’est seulement trois ans plus tard que le public put la découvrir. Prokofiev en a extrait des passages destinés a être joués séparément en concert. C’est de ce remaniement que proviennent les extraits joués le 10 février.

A noter que concert s’inscrit dans le cycle « Musique russe » de la saison 2011-2012, dont la prochaine manifestation associe Gautier Capuçon et l’Orchestre National de Russie, avec des œuvres d’Alexandre Glazounov.

Le site de la Salle Pleyel