Test Micromega M-One : Découvrez l'amplificateur haute qualité sonore de la marque Micromega à l'aide de notre banc d'essai Qobuz écrit par nos techniciens de la Hi-Fi. Les passionnés l'on attendu, nous l'avons attendu, le nouvel amplificateur Micromega M-One a fini par arriver à la Rédaction de Qobuz et subir un banc d'essai en bonne et due forme pour pouvoir en apprécier pleinement tous les aspects et recevoir un Qobuzissime amplement mérité !

Après plusieurs années où il s'est particulièrement investi dans sa série My de conception et de fabrication françaises, destinée à un large public épris de réalisations offrant à la fois performances musicales et prix attractifs, le constructeur Micromega a enrichi récemment son catalogue avec un nouveau modèle d'amplificateur de haut de gamme, appelé M-One, renouant en quelque sorte avec les premiers appareils qui ont fait sa renommée, et entendant bien se mesurer aux réalisations internationales équivalentes.

Pour ce, le Micromega M-One a mis les bouchées doubles, d'une part sur le plan technique, et d'autre part sur l'esthétique et la finition personnalisable. Techniquement donc, le M-One adopte une amplification analogique en classe A/B et dispose d'entrées numériques adaptées à l'écoute de musique dématérialisée, dont une entrée réseau compatible UPnP/DLNA (mais toutes les fonctionnalités ne sont pas encore accessibles depuis l'application de pilotage iOS et Android), ainsi que d'une entrée analogique auxiliaire et d'un entrée phono.

Le M-One peut être décliné en deux versions, M-100 (version objet de ce banc d'essai) et M-150 différant par leur puissance (2 x 100W et 2 x 150W) ainsi que leur équipement software, le M-150 disposant d'une système Binaural d'écoute au casque, ainsi que du système de correction d'acoustique MARS EQ1 (option pour EQ2 améliorant la réponse transitoire), tandis que le M-100 ne dispose d'aucun de ces dispositifs en version de base.

Présentation

L'amplificateur Micromega M-One est un appareil à la présentation alliant pureté des lignes et modernité. Disponible en finition de base noir mat ou silver, le M-One peut également être livré dans l'une des cinq finitions Premium disponibles (Carrara White, Black Lacquer, Imperial Red, Electric Orange ou Nogaro Blue) moyennant un supplément de prix (690 €), ou alors dans le coloris de son choix parmi les cent quatre vingt un proposés par le constructeur (coût de l'option : 990 €).

Cela fait partie de l'atelier de customisation m.c.f (Micromega Custom Finish) faisant appel aux meilleurs artisans français, et en mesure de répondre à tous les désir d'une clientèle souhaitant avoir une finition unique s'harmonisant avec son intérieur et pouvant comporter des pièces en cuir, carbone, aluminium.

Son format slim line et la présence de deux afficheurs, l'un en façade et l'autre sur le dessus, permettent au M-One de fonctionner aussi bien posé horizontalement de manière classique que verticalement accroché à un mur.

Quatre petites touches prennent place judicieusement sur les côtés de l'afficheur situé sur le panneau supérieur de manière à rester accessibles que l'on se serve du M-One horizontalement ou verticalement. Par ailleurs, chacun des afficheurs est également muni d'une diode de réception des ordres de la télécommande.

La prise Jack 3,5 mm destinée au branchement d'un casque prenant quant à elle discrètement place dans la partie inférieure de l'afficheur situé en façade, cet emplacement ne posant pas de problème d'accessibilité pour connecter un casque.

Connectique

A partir de la gauche de la face arrière, on commence par trouver la prise Jack 3,5 mm permettant de brancher le microphone du système Room EQ si l'appareil en est doté, et au-dessous la molette de mise à la masse de la platine vinyle, et juste à côté les prises d'entrée pour celle-ci. Puis viennent une entrée ligne stéréo asymétrique et une entrée symétrique sur prises XLR, ainsi qu'une entrée et une sortie trigger.

On trouve ensuite les entrées numériques, deux classiques coaxiale et optique pour les signaux S/PDIF, une entrée symétrique sur prise XLR au format professionnel AES/EBU, une entrée USB B pour un ordinateur (compatible Android selon nos tests), deux entrées de type HDMI acceptant les signaux I2S avec lesquelles seront compatibles de futurs produits Micromega, et enfin l'entrée réseau sur connecteur RJ45. Deux ports USB A sont également présents pour les opérations de mise à jour du firmware.

La revue se termine avec les sorties analogiques, dont deux paires de superbes borniers pour brancher les enceintes, ceux-ci acceptant aussi bien des fils nus que des fiches banane, deux prises XLR situées entre ceux-ci permettant de brancher un bloc d'amplification fonctionnant en mode symétrique, tandis qu'une prise Cinch met à disposition un signal monophonique filtré à 400Hz pour alimenter un caisson de grave.

Réalisation

Coup de chapeau pour la très belle qualité de réalisation de l'électronique du M-One où l'indication "Designed and assembled in France" rappelle (à juste raison) qu'en France on sait aussi concevoir et réaliser des électroniques de haut de gamme et que nous ne sommes pas seulement le pays des vins et des fromages !

La majeure partie de la surface frontale du circuit est occupée par l'alimentation, ou plutôt les alimentations, car chaque voie d'amplification du M-One bénéficie de sa propre alimentation en mesure de délivrer 300 W en permanence. Pour ce, Micromega utilise deux alimentations à résonance identiques occupant un espace largement moindre qu'un modèle classique faisant usage de transformateurs toroïdaux. Par ailleurs, parmi ses autres avantages, ce type d'alimentation offre une régulation identique quel que soit le courant qu'elle fournit tandis que sa fréquence de fonctionnement se situe largement en dehors du spectre audio.

Concernant l'alimentation, pour commencer, la tension secteur, après son passage dans un filtre Epcos supportant 6 A et comportant deux selfs de 3,9 mH, est redressée par un pont de diodes fixé sur le tunnel central servant de refroidisseur, puis lissée par six condensateurs électrochimiques de 470 μF/200V (leur valeur, pas très élevée, est compensée par la tension élevée à laquelle ils travaillent car la quantité de courant emmagasinée par un condensateur est le produit de sa valeur par la tension à laquelle il est utilisé).

On trouve ensuite sur chaque canal une alimentation à découpage utilisant un contrôleur à résonance IRS27952 provenant de chez International Rectifier, associé à des transistors MosFet Toshiba TK16V60W pouvant commuter un courant de près de 16A avec une très faible résistance à l'état passant (0,16 Ω). Le filtrage de l'alimentation de chaque canal est assuré par quatre condensateurs électrochimiques de 2200 μF/63V.

Dans cette partie frontale du circuit, prend place bien sûr, le double afficheur, avec, à ses côtés, le module de réception Buetooth aptX BTM 720L fabriqué par le constructeur taïwanais Rayson. Plus loin, dans la zone désertique de droite, s'est installé, à proximité du tunnel de refroidissement, le contrôleur Microchip PIC24FJ256 qui gère l'électronique. Sous l'afficheur se trouve l'amplificateur pour le casque dans lequel sont utilisés des amplificateurs opérationnels Texas Instruments OPA1652.

La puce de conversion numérique analogique prend place devant les transformateurs, dans l'espace situé entre les étages de puissance de l'amplificateur. Il s'agit d'un modèle AK4490EQ de la série Audio 4pro d'Asahi Kasei, l'un des convertisseurs les plus performants à l'heure actuelle puisqu'il peut décoder des fichiers audio numérique jusque 32 bits à 768 kHz et DSD jusque 11,2 MHz. Les amplificateurs opérationnels utilisés dans le filtrage après conversion sont des LME49721 Texas Instruments offrant de très hautes performances.

On remarquera que les composants passifs utilisés sont également de grande qualité, comme des résistances de précision de type melf ainsi que des condensateurs à couches plastique que l'on distingue facilement à leur aspect différent de celui des modèles céramique utilisés pour les découplages et de couleur uniformément marron clair (on peut d'ailleurs voir deux modèles de forte valeur de condensateur à couche plastique utilisés en liaison avec les transistors de puissance).

L'amplificateur utilise sur chaque canal un couple de transistors de puissance complémentaire ON Semiconductor NJ3281D/NJL1302D fonctionnant en classe A/B. Chacun de ces transistors de type ThermalPak (15 A, 260 V, 200 W, des balaises donc !) intègre une diode dont la tension de seuil varie de la même manière que la jonction base émetteur. Cette diode permet de modifier automatiquement la polarisation du transistor en adaptant le courant afin de maintenir sa température à une valeur de sécurité (High Safe Operating Area).

Ces transistors de puissance sont précédés d'autres transistors ON Semicondutor, en l'occurrence des 2SA1507/2SC3902 avec lesquels ils forment des transistors dotés d'un très fort gain en courant (montage Darlington), afin de pouvoir alimenter sans problème des enceintes acoustiques dont l'impédance pourrait se révéler basse. Ils sont pilotés par un étage d'entrée se présentant sous la forme d'un circuit intégré National Semiconductor LME49811 qui dispose d'une protection lorsque la température excède 150°.

Tous ces composants sont montés à proximité les uns des autres sur le tunnel de refroidissement, isolés de celui-ci par un pad en matériau thermo conducteur. Ce tunnel comporte des ailettes internes et est constitué de deux sections entre lesquelles prend place un ventilateur très silencieux n'entrant en action que si cela est nécessaire. Un circuit construit autour d'un amplificateur opérationnel Analog Devices AD4627 veille à maintenir l'offset en sortie à 0V (tension continue servant de référence aux signaux alternatifs qui doit être au même potentiel que le retour de ceux-ci, à savoir la masse ou 0V), pour éviter tout risque d'apparition d'une tension continue qui pourrait endommager les enceintes.

Les borniers pour les enceintes, les selfs en série avec celles-ci, ainsi que les relais de temporisation, prennent place à côté de l'entrée secteur (on peut aussi voir la sortie pour le caisson de grave).

Dans le prolongement de ces éléments se trouvent le module réseau ainsi que les entrées et les circuits de traitement numérique, dont un circuit logique programmable (PLD) Lattice LCMX02 et un puissant processeur numérique de signal Analog Devices ADSP21489, ainsi que les traitements des différentes entrées analogiques.

La carte réseau (circuit rouge) est un module Olimex AM3352-SOM équipé d'un processeur Texas Instruments AM3352 ZCZ Cortex-A8 fonctionnant à 1000MHz (1GHz). Ce processeur gère également l'affichage, les entrées USB ainsi que les entrées S/PDIF et AES/EBU, et probablement également les entrées HDMI puisqu'il peut gérer deux ports série audio et est compatible avec les signaux numériques I2S.

Le processeur USB provient de chez XMOS. Il s'agit du modèle 8U6C5 compatible DXD et DSD. Le bus I2S (bus nécessaire au fonctionnement des puces de conversion) extrait du processeur XMOS est transmis via des isolateurs Silicon Labs Si8441, ceci afin d'isoler électriquement du M-One l'ordinateur relié à l'entrée USB.

A ses côtés se trouve un convertisseur de taux d'échantillonnage ComTrue CT7301 qui va ré échantillonner sur 32 bits tous les signaux audio numérique, quelle que soit leur provenance, ceux-ci étant ensuite pris en charge par le processeur ADSP21489. Celui-ci sert également, si les options ont été choisies, pour le système de correction d’acoustique MARS (Room and speaker frequency response correction) ainsi que pour l'écoute Binaural.

Les signaux en provenance du microphone et servant pour le système MARS, après être passés par un filtre passe-bas anti repliement (anti aliasing), sont numérisés par un convertisseur analogique numérique (ADC) Cirrus Logic CS5361.

Deux amplificateurs opérationnels doubles Burr-Brown OPA1632 transforment les signaux symétriques des entrées XLR en signaux référencés à la masse (asymétriques) tandis que l'entrée phono utilise pour sa part des OPA1642 Texas Instruments, entourés de composants passifs de grande qualité (melfs et condensateurs à couches plastique) afin de suivre au mieux la courbe de correction RIAA.

Ecoute

Quelques captures d'écran de l'application Micromega sur iPad qui ne semblent pas nécessiter de commentaires.

Pour l'écoute, nous nous sommes servis de l'entrée USB, avec Foobar2000 en lecture en mode KS (bit perfect), avec l'une des dernières œuvres de Dvořák, le méconnu poème symphonique Le Chant du Héros dans la fort belle

C'est clair, l'amplificateur Micromega M-One est un appareil très musical et à l'écoute de cette œuvre, celui-ci s'est entièrement mis à son service et n'a pas cherché à faire dans l’esbroufe en offrant une restitution en dépeignant toutes les atmosphères et la richesse orchestrale, que ce soit dans ses expressions puissantes où ne transparait aucune dureté ou dans ses plus subtiles intonations dont on peut percevoir la moindre finesse. On notera aussi une scène sonore bien aérée et ample sans qu'il soit nécessaire de pousser le volume, mais lorsque l'on pousse celui-ci, on ne peut que se féliciter de l'amélioration de ces paramètres qui amplifient très nettement le plaisir d'écoute.

Avec l'album Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine de Vivaldi par Rinaldo Alessandrini dirigeant le Concerto Italiano, cette musicalité se manifeste encore de manière évidente, mais cette œuvre, que nous avons écoutée maintes et maintes fois, bien qu'étant reproduite avec la vivacité que nous lui connaissons, nous a aussi semblé moins incisive sur les attaques des cordes avec un haut du spectre moins rugueux. Cela pourrait s'expliquer, en partie du moins, et comme il nous est déjà arrivé de le remarquer avec certains DAC, par l'utilisation d'une puce de conversion de taux d'échantillonnage qui, même si elle augmente artificiellement la résolution, adoucit parfois le haut du spectre et le rend plus chantant.

Pour ce qui est de la tenue dans le registre grave, le Micromega M-One est du genre musclé et c'est sans la moindre peine qu'il restitue avec tout le punch qu'il faut les titres Northstar et Silent Space de l'album Tale Of Us et sa très faible impédance de sortie lui conférant un excellent facteur d'amortissement, les graves sont fort bien maitrisés, ce qui s'entend, et se voit aux déplacements des boomers qui ne s'affolent pas quand on commence à atteindre des volumes sonores pas raisonnables du tout !

On s'éclate aussi très bien avec le célébrissime Bohemian Rhapsody de l'album The Platinum Collection de Queen avec une restitution très claire et dynamique se déployant avec une très grande aisance entre les enceintes et dont nous avons rarement pu apprécier des extinctions sonores d'une telle netteté (timing : 3mn ~ 3mn 30).

La sortie casque offre également d'excellentes qualités sonores que l'on rapproche sans peine (homothétiquement s'entend) de celles offertes sur enceintes et sa puissance s'est avérée suffisante pour obtenir de bons niveaux sonores avec notre casque Oppo PM-3.

Pour conclure, l'amplificateur M-One fait honneur à son constructeur et nous sommes heureux de le récompenser d'un Qobuzsissime pour l'ensemble de ses qualités.

Caractéristiques

Notice d'utilisation

White paper (explications techniques)

Site Micromega

Site DEA International (Distributeur)

Contact

Capacités de lecture

***

Pour suivre tout ce qui se passe sur Qobuz, rejoignez-nous sur Facebook !

www.facebook.com/qobuz

Si vous êtes constructeur, importateur, distributeur ou acteur dans le domaine de la reproduction sonore et que vous souhaitez nous contacter, merci de le faire à l'adresse suivante : newstech@qobuz.com

Si vous êtes un passionné de la rubrique Hi-Fi Guide et que vous souhaitez nous contacter, faites-le uniquement à l'adresse suivante : rubriquehifi@qobuz.com