Le développement de la gamme My du constructeur français Micromega, initiée avec le convertisseur numérique analogique MyDAC il y a plus de deux ans, continue avec l'amplificateur MyAmp. Celui-ci, très compact et d'un design et d'une utilisation agréables, intègre un DAC USB et S/PDIF ainsi qu'un récepteur Bluetooth aptX et offre de très bonnes prestations sonores.

Lorsqu'elle présenta courant 2012 le convertisseur numérique analogique MyDac, entièrement réalisé en France, c'est-à-dire conception et fabrication, et proposé à un tarif en phase avec le marché, la marque Micromega montra que le 100 % made in France compétitif et performant ne relevait pas de l'utopie puisque le MyDac fut salué et récompensé par la presse nationale et internationale et se tailla d'emblée une excellente réputation auprès des audiophiles et mélomanes.

La marque française avait dans ses cartons d'autres appareils qui allaient rapidement venir agrandir la gamme "My", comme l'amplificateur pour casque MyZic, testé dans nos colonnes et récompensé par un Qobuzissime, ou encore le préampli phono MyGroov.

Récemment ce sont les enceintes compactes MySpeaker, la série de câbles MyCable (modulation, S/PDIF coaxial, enceintes et USB) et l'amplificateur MyAmp qui ont rejoint la famille My.

Nous allons donc vous proposer le banc d'essai de l'amplificateur MyAmp, un modèle compact et très original, très "My", doté d'un DAC avec entrée USB B compatible 24 bits à 96 kHz, deux entrées S/PDIF, coaxiale et optique, compatible 24 bits à 192 kHz pour la coaxiale, disposant également d'une liaison Bluetooth aptX et de quatre entrées analogiques.

Présentation

L'amplificateur MyAmp de Micromega s'inscrit dans la lignée de la famille My en adoptant un boîtier compact réalisé en résine injectée blanche ou noire et présente un aspect moderne, unique même, et plutôt sympathique.

Dans la partie inférieure gauche de la façade une LED rouge reste allumée lorsque l'appareil est en veille et clignote lors de la phase d'initialisation après la mise en marche.

La partie centrale de cette façade s'orne d'une échelle de LED plates (barrgraph) visualisant le réglage de volume (avec mémorisation automatique pour chaque source), la diode du récepteur de télécommande et une prise casque au standard Jack 3,5 mm.

Le côté gauche, pour sa part, est occupé par les touches de sélection de source et de réglage de volume, ainsi que les LED témoins des six sources "filaires" et deux LED encadrant un logo Bluetooth (rouge à gauche, bleue à droite) dédiées à la liaison Bluetooth aptX.

On pourra aussi contrôler le Micromega MyAmp depuis sa petite télécommande.

Connectique

Malgré ses dimensions réduites, l'amplificateur MyAmp propose une connectique assez riche. On dénombre ainsi trois entrées stéréo analogiques sur prises Cinch, une sortie record out et une sortie subwoofer, ainsi que trois entrées numériques, une USB B pour ordinateur et deux S/PDIF (coaxiale et optique). Il y a de quoi faire donc, sachant que le MyAmp dispose de plus d'une liaison Bluetooth aptX.

Deux paires de borniers pour enceintes acceptant les fiches banane, les cosses à fourche ou les fils dénudés, ainsi qu'une entrée trigger/signaux de télécommande, terminent l'inventaire.

Fabrication

Les deux cartes principales du Micromega MyAmp sont montées tête bêche, celle sur laquelle se trouvent l'alimentation et l'amplification occupant le fond du boîtier, et celle regroupant les entrées et la partie numérique étant fixée sur la face arrière. Une troisième carte, accueillant les touches de commande et la visualisation, est montée parallèlement à la face avant.

On peut voir sur la photo le radiateur tunnel avec son ventilateur chargé de refroidir les amplificateurs de puissance. Dans un souci d?esthétique évident, le ventilateur est masqué par un morceau de radiateur qui sera visible de l'extérieur en place de ce ventilateur.

La carte numérique et les entrées

C'est un circuit Tenor TE7022L (24 bits à 96 kHz asynchrone) qui prend en charge les signaux en provenance de l'entrée USB B et c'est un transceiver (émetteur récepteur) Wolfson WM8804 qui interface les entrées S/PDIF coaxiale et optique.

La conversion numérique analogique est assurée par une puce Sabre Premier ES9023P du fabricant américain ESS qui utilise la technologie exclusive Hyperstream permettant, selon ESS, d'éliminer le jitter. On ne trouve pas de filtres actifs à amplificateurs opérationnels après les sorties de ce convertisseur.

Juste au-dessus de ce circuit ES9023P se trouve le module de réception Bluetooth aptX, un modèle BTM752 du fabricant chinois Rayson.

Les signaux en provenance des sources numériques ou analogiques sont commutées par des relais avant de passer au travers d'un amplificateur opérationnel double Texas Instruments OPA1642 de la série Sound Plus qui va permettre d'attaquer en basse impédance un circuit de contrôle de volume Micro Analog System MAS6116.

Les signaux sortant de ce réglage de volume sont adaptés en impédance par un autre amplificateur opérationnel double, un LM4562 fabriqué par National Semiconductor.

On trouve également (partie en haut à gauche de la photo), des régulateurs 78M15 et 79M15 délivrant les tensions de + ou - 15 V nécessaires au fonctionnement des amplificateurs opérationnels, et dans la partie droite en bas le microcontrôleur de gestion de l'électronique, un Atmel ATtiny87 SU.

Alimentation, amplification

On peut voir sur le visuel ci-dessous l'alimentation à découpage et les deux condensateurs de filtrage de 680 ?F/200V lissant la tension redressée avant découpage. Celui-ci est effectué par un circuit référencé N025101 fabriqué par STMicroelectronics.

Les tensions secondaires sont redressées par des diodes Vishay SB5H100 supportant un courant de 5A et une tension inverse de 100V puis sont filtrées par quatre condensateurs de 2200 ?F/35V.

Les amplificateurs de puissance sont des modèles intégrés à hautes performances National Semiconductor LM3886 de la série Overture. Ils sont montés sur un radiateur "tunnel" sur lequel est fixé un capteur de température LM35T qui va décider de la mise en marche du ventilateur forçant le flux d'air au travers du tunnel afin d'accélérer l'évacuation des calories.

Ecoute

Il n'est pas nécessaire qu'un amplificateur soit lourd et volumineux pour produire un son de qualité. Ainsi en va-t-il de l'amplificateur MyAmp de Micromega qui se révèle talentueux et distille une restitution musicale à laquelle on s'accroche vite.

N'attendez pas d?esbroufe de sa part mais du respect envers la musique qu'on lui donne à reproduire. Nous avons pu ainsi apprécier un restitution équilibrée et vive des ouvertures de Peter Schmoll und seine Nachbarn et de Preciosa du très bel album des Ouvertures de Weber par Jean-Jacques Kantorow dirigeant le Tapiola Sinfonietta (version Studio Masters 24 bits à 44,1 kHz).

La restitution est fine et fourmille de détails, laissant pleinement apprécier ces petits bijoux aux mille couleurs et aux rythmes aussi variés que délicieux que sont ces ouvertures de Weber. Bref on se régale.

Finesse de la restitution mais aussi excellentes aptitudes à restituer le punch et les graves denses et percutants de Paradis Perdus extrait de l'album Chaleur Humaine de Christine and The Queens en qualité Studio Masters 24 bits à 44,1 kHz. Ca tient très bien la route même si 2 x 30W de puissance peuvent sembler peu sur le papier à l'heure où il est aisé de fabriquer 80 ou 100 watts en numérique.

Il en va de même avec le titre Dangerous de l'album Listen de David Guetta où la finesse de l'introduction laisse peu à peu place à un rythme soutenu où les voix et la basse s'expriment sans faiblir et l'on peut atteindre des volumes sonores confortables sans problème et avec propreté.

Très belle reproduction de L'andante cantabile de la Cinquième Symphonie de Tchaikovsky dans l'interprétation de Valery Gergiev dirigeant le Wiener Philharmoniker Orchestra où le superbe thème se déploie dans un ample et beau tissu orchestral reproduit avec délicatesse.

Ecoutée dans la foulée, la reproduction de ce même morceau, transmis par liaison Bluetooth aptX, est quasiment semblable à la version 16 bits à 44,1 kHz non compressée et reste donc de très bon niveau.

En conclusion, nous avons décidé de décerner notre récompense Qobuzissime à cet amplificateur Micromega MyAmp avec DAC dont nous avons beaucoup apprécié l'originalité, la compacité et les performances musicales. Saluons aussi la conception astucieuse et la qualité de fabrication de cet amplificateur.

Spécifications

Manuel d'utilisation

User's Manual (in english)

Site Micromega

Capacités de lecture

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