Une étincelle au cœur du quotidien ? Happiness Daily de Georges Aperghis est à la Cité de la Musique le 28 avril.

Le 28 avril, la Cité de la Musique accueillera Happiness Daily, une création de Georges Aperghis, avec l’Ensemble intercontemporain dirigé par Ludovic Morlot, la soprano Donatienne Michel-Dansac, la mezzo-soprano Marianne Pousseur et les percussions de Gilles Durot.

Le langage et sa théâtralité latente aimantent depuis toujours le discours musical de Georges Aperghis. Construite à partir de bribes du quotidien, d’objets trouvés du langage collectés par le compositeur et par François Regnault, cette nouvelle œuvre d’Aperghis, Happiness Daily, transforme peu à peu ces phrases anodines en litanies engendrant une forme de délire. La forme brève de l’objet trouvé génère ainsi la forme longue de ce théâtre de la banalité, faisant jaillir l’étincelle au cœur du quotidien comme une sorte d’épiphanie.

Egalement au programme, un autre compositeur grec de naissance et français d’adoption, Iannis Xenakis dont le déchaînement dionysiaque des percussions de Rebonds (1988) et l’énergie jouissive de Phlegra (1975) ne sont pas sans rapport avec le « bonheur quotidien » de Georges Aperghis.

Les œuvres de musique contemporaine, disent volontiers leurs détracteurs, ont souvent une durée moyenne semblable : une dizaine de minutes. Comme si les conditions institutionnelles de la création tendaient à en uniformiser la durée. Mais le temps chronométrique d’une pièce n’est pas son temps musical ou émotionnel.

Si les œuvres réunies dans la première partie de ce concert du 28 avril durent chacune environ dix minutes, la pièce donnée en création s'inscrit dans un temps plus long : elle durera une trentaine de minutes et sera formée d'une succession de dialogues brefs avec ensemble.

Quant à eux, les célèbres Rebonds de Xenakis s’organisent en deux sections (A et B) dont l’ordre n’est pas fixé. Dans cette écriture qui semble garder le souvenir de musiques primitives, le temps est décidément décliné de façon multiple, tout en étant tramé par une certaine violence des impacts.

Avec les impacts imprévisibles de Rebonds pour percussion seule et les masses mobiles de Phlegra pour ensemble de chambre, Xenakis aborde, de deux façons opposées, la densité caractéristique de la forme brève.

Dans sa Pièce pour douze, Georges Aperghis propose quant à lui une forme scandée par des moments déceptifs : développements avortés retournant sans cesse à la « rumeur » sourde dont ils sont issus. Ces courtes compositions trouveront une sorte de « résolution » finale (et peut-être même une synthèse) dans la forme longue d’une création d’Aperghis, utilisant une nouvelle fois la voix comme élément central de la dramaturgie de l’œuvre.

Le site officiel de Georges Aperghis

Le site officiel de la Cité de la Musique

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