Test Bowers & Wilkins P7 : Découvrez le casque audio Hi-Res de la marque Bowers & Wilkins à l'aide de notre banc d'essai Qobuz réalisé par nos connaisseurs de la Hi-Fi. Ce casque, nous rêvions de le voir atterrir sur nos têtes, et ce, pour deux raisons. La première est que nous avons beaucoup de respect pour la marque Bowers & Wilkins (B&W), dont l'inénarrable Zeppelin nous a fait un effet bœuf (entre autre). Secundo, le casque P5 nous avait déjà pas mal botté les trompes d'Eustache, d'où notre excitation quant à tester le P7, positionné tout de même dans la cour des 399 Euros, ce qui le fait titiller un B&O H6 par exemple, une bestiole Qobuzifiée du meilleur cru !

Le P7 n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler le casque de Mr Tout-le-monde. Coûteux de 399 Euros, il est prédestiné aux amateurs de son "Hi-Fi" en intérieur, ou en version nomade, et se positionne tout de go au sommet de la gamme B&W. Afin de dresser le tableau de ce P7 de malheur, sachez qu'il s'agit du premier casque circum-auriculaire du fabricant (se place autour du pavillon d'une l'oreille de taille raisonnable) et s'impose en tant que premier modèle de type fermé (clos).

Pour mémoire, B&W rime avec les C5 (intra / 179 Euros), P3 (casque / 199 Euros) et P5 (casque / 299 Euros). Le P7 vient donc s'installer sur le trône du produit le plus onéreux de la gamme, et sans doute, le plus fignolé du lot.

Fabrication : de la maroquinerie pure et simple !

Nous allons écrire une phrase qui pourrait heurter la sensibilité des plus jeunes : le P7 sent. Oui, ce casque dégage immédiatement une odeur, celle du cuir, du beau cuir. Dès la prise en main, nous avons immédiatement ressenti la douceur du cuir que revêt l'arceau ainsi que les coussinets. De la belle ouvrage. On a carrément affaire à de la maroquinerie qui allie le cuir à des éléments métalliques en aluminium brossé. Un ingénieux système de pliage vient couronner le tout. Non seulement le P7 est doux, mais de surcroit il se rangera facilement.

Des haut-parleurs "Hi-Fi" au plus près des tympans ?

D'après les dires des équipes techniques de B&W, le P7, supra-auriculaire de son état, embarque à son bord ce qui s'"apparente" de plus près aux haut-parleurs que l'on trouve implémentés dans les enceintes dites Hi-Fi. Il s'agirait, toujours selon ses géniteurs, de l'avantage principal de ce modèle.

Le P7 est équipé de HP d'un diamètre de 40 mm enrobés dans une coque peaufinée dans l'optique d'assurer une écoute raffinée, peu ou prou exergue des bruits externes. La conception noble du produit nous pousse par ailleurs à penser qu'il s'agit, à la fois d'un casque cosy-cosy d'intérieur, et d'un modèle nomade de grand luxe. Sa personnalité nous semble bivalente, ce qui est loin d'être un défaut.

Les haut-parleurs enrôlés dans cette affaire sont des modèles disposant d'une bobine de type aluminium cuivré (Copper Clad Aluminium Wire/CCAW) et d'un diaphragme en nylon. Pour être plus clair, ces HP offrent, sur le papier, des grandes similitudes avec l'architecture des modèles pour enceintes acoustiques.

Ci-dessous : cette photo prise par nos soins est éloquente quant à la conception du P7 ! Les coussinets sont aimantés et s'agrippent sans risque de les voir se faire la belle.

Sur le terrain : confort de haute volée, bonnes sources exigées au rapport !

Comme à son habitude, Qobuz a dégainé son artillerie pendant une semaine d'écoutes : baladeur Astell&Kern AK120 (nous ne pouvons plus nous en passer, tant en écoutes domestiques que nomades), PC équipé de la carte audio Asus Xonar STX, et de la musique en qualité CD ainsi qu'en Studio Master 24-bit. Au menu, Mike Oldfield / Five miles out, Carmina Burana, Justin Timberlake (20/20), etc. Nous mettons un point d'honneur à jouer d'éclectisme quant aux morceaux avec lesquels nous écoutons ces matériels. A noter que ce sont des morceaux connus de nos services, utilisés fréquemment.

Le P7 la joue perso !

C'est uniquement avec les casques de "qualité" que nous rencontrons une personnalité affirmée, une vraie. Le P7 n'a pas mis 12 ans afin d'affirmer lors de nos écoutes subjectives une personnalité audiophile convaincue. Le plus étonnant de l'affaire n'est pas à proprement parler la texture audio des HP + architecture, mais la montée en dynamique ! On peut écrire que le P7 sait décoller en un éclair, sans freins. Lors des crescendo de certains moment de Carmina Burana en 24-bit, nous fûmes surpris pas les fulgurances de la montée en régime vécue.

Concernant la texture audio, sans pour autant planter le décor en établissant un parallèle toujours sujet à la controverse, le résultat à l'écoute est à placer dans le même creuset à joies que celui où l'on trouve le fameux B&O H6, que Qobuz aime beaucoup. On a affaire à un son clair, très aéré (exceptionnelle ouverture de la scène sonore) et terriblement cadencé, sans emballement anarchique ni endormissement des membranes.

Cette texture a ceci de particulier qu'elle permet à la fois de détecter et faire "ressortir" les subtilités de certaines prises de son, tout en n'appuyant de façon éhontée sur certaines parties du spectre. On pense notamment au rendu du grave qui, tout en étant bien vivant, reste pondéré, modéré. De ce fait, il n'"alourdit" pas la retranscription, et permet donc d'aérer le message. Les voix n'en sont que plus claires, "mieux" positionnées dans l'espace, et les instruments se détachent avec distinctement.

Le revers de la médaille n'a pas tardé à faire son apparition : le P7 ne fait absolument aucun cadeau au MP3 ou aux enregistrements mal "masterisés". Pour être plus clair, on a carrément des enceintes "Hi-Fi" sur les oreilles dans le cas présent. Le casque sublime les sources de belle qualité, et achève le massacre des sons compressés à petit débit, dont il ne tire rien. Quelle personnalité !

Distribution de bons points

- Qualité des matériaux et de la fabrication

- Grand confort pendant l'écoute

- Un "vrai" son Hi-Fi qui sublime les bons enregistrements

- Un rendu équilibré du grave (pas effet de traine)

- Une sacrée présence des détails audio avec les sources de belle qualité

- Aucune sibilance

- Dynamique infernale (écoutes en 24-bit notamment)

- Isolation correcte (sans plus) des bruits externes

- Pas d'agressivité lors de la retranscription

Gentil bonnet d'âne

- Onéreux le bestiau tout de même

- Exige des sources belle qualité pour faire montre de sa véritable personnalité (oubliez vos MP3, et bonne journée Messieurs-Dames)

- Attention à la tenue du grave à haut volume, le bourrage des urnes n'est pas loin !

- Surchauffe du pavillon de l'oreille (selon les personnes)

Caractéristiques du fabricant

Modèle supra-auriculaire, clos

Deux transducteurs de 4 cm de diamètre

Impédance : 22 ohms

Bande passante : de 10 à 20.000 Hz

THD : 0,3 %

Câble avec micro intégré (2 câbles livrés)

Poids : 290 gr

Prix : 399 Euros

PP Garcia pour Qobuz

Twitter @ppgarcia75