Du mercredi 23 octobre au dimanche 27 octobre, la désormais incontournable Folle Nuit Mirare s?installera à Paris, à la salle Gaveau. Fort du succès rencontré lors des précédentes éditions, l?événement accueille dans une atmosphère conviviale des musiciens avec qui le label Mirare a su créer une véritable complicité. La maison de disques dont la direction artistique est assurée par René Martin, a créé son propre festival pour présenter aux Parisiens ses artistes : talents les plus prometteurs de la jeune génération mais aussi artistes confirmés se produiront lors de concerts d?une heure, lesquels prendront la forme soit de récital, soit de musique de chambre.
(Qobuz) Pourquoi une Folle Journée à Paris ? Qu'est ce que la Folle Nuit à Gaveau apporte à Paris qui n'existe pas encore selon vous dans la vie musicale parisienne ?
? (René Martin) Pourquoi Paris ? Tout simplement parce que beaucoup d'artistes de talent comme Jean Claude Pennetier, Anne Queffélec... n'avaient pas de récital régulier dans cette ville. Il semblait important de pourvoir les présenter à un public beaucoup plus large. Depuis presque 20 ans, j'ai testé l'impact de la Folle Journée de Nantes dont la mission était d'ouvrir la musique classique à un très large public qui, trop souvent, s'imaginait qu'elle était réservée à une élite. De ce concept est née la Folle Nuit qui aujourd'hui existe à Blois, Nîmes et Marseille. On retrouve le même principe : des concerts courts de 45 minutes, des prix de places très accessibles...
Croyez-vous vraiment que le prix des places soit un facteur discriminant d'accès à la musique classique ?
? En ce qui concerne le prix des places, nous constatons, dans beaucoup d'opérations que nous organisons, que le prix est trop souvent un facteur discriminant. Dans la situation économique actuelle, beaucoup de jeunes comme des familles n'ont pas la possibilité de pouvoir aller écouter de grands solistes.
Quel bilan avez vous tiré des précédentes expériences ? Les bonnes surprises ? Ce qui vous a déçu ?
? Les deux premières années de la Folle Nuit à Gaveau ont été des expériences extrêmement positives. A chaque fois, nous avons accueilli plus de 6000 personnes et ce fut, pour beaucoup d'artistes, l'occasion de donner un grand récital à Paris (Adam Laloum, Claire Désert, Abdel Rahman El Bacha, Jean Claude Pennetier, Anne Queffélec...).
Pourquoi ne pas proposer un événement dans un endroit plus "grand public" que Gaveau qui est une salle de concert tres traditionnelle ?
? Pourquoi Gaveau ? Gaveau est certainement l'une des plus belles salles de Paris pour un récital de piano ou un concert de musique de chambre. L'acoustique est exceptionnelle. Chaque place a une très bonne visibilité et il y a une atmosphère très intime. C'est un peu l'équivalent du Wigmore Hall à Londres. D'ailleurs, Gaveau était la salle préférée de Sviatoslav Richter pour ses concerts à Paris.
Qui seront les révélations selon vous de cette Folle Nuit à Gaveau 2013 ?
? Le premier concert révélera un jeune pianiste israélien hors du commun : Matan Porat dans un programme très original autour d'une sonate de Scarlatti. C'est une nouvelle génération d'artistes, qui sont à la fois interprètes et compositeurs. ils ouvrent très certainement de nouvelles perspectives pour le piano.
Le 24 et 25 octobre, ce sera l'occasion de se retrouver à Varsovie, au 10e concours Chopin de Varsovie, en 2010. En effet, ce fut le sacre de trois grands pianistes russes : Yulianna Avdeeva, 1er prix, Lukas Geniusas, 2e prix Daniil Trifonov, 3e prix. Ce sera pour Yulianna Avdeeva et Lukas Geniusas leur premier récital à Paris... Un moment exceptionnel... Pour votre information, Martha Argerich, qui était dans le jury, a défendu son choix dans la presse et salué la victoire d'une femme, pour la première fois depuis sa propre victoire en 1965 !
Le samedi 26 octobre, nous aurons la possibilité d'entendre l'intégrale d'Ibéria par Luis Fernando Perez dont l'interprétation a été saluée comme suit : " un pianiste considérable qu'on commence seulement à découvrir... Iberia n'avait plus été autant vivante depuis Alicia de Larrocha."
Le dimanche 27, un concert très rare autour d'un compositeur bien souvent méconnu en France, Gabriel Dupont, ami de Caplet, Ravel... Ce concert permettra d'entendre son chef d'oeuvre de musique de chambre : le poème pour piano et quatuor à cordes, interprété par Marie Catherine Girod au piano et le quatuor Prazak.
Ensuite, il y a les incontournables comme Abdel Rahman El Bacha pour saluer son intégrale des sonates de Beethoven, Adam Laloum dans son programme Schumann, programme couronné par la presse, Jean Claude Pennetier dans un programme Schubert, Anne Queffélec dans Haydn/Mozart. Noublions pas deux très belles personnalités du piano, Claire Désert et Dana Ciocarlie sans oublier les soeurs Bizjak bien sûr. Et puisque nous sommes dans les vacances de la Toussaint, deux concerts pour enfants par Shani Diluka et Claire Marie Le Guay.
La cloture sera majestueuse avec le retour du célèbre Ensemble Vocal de Lausanne sous la direction mythique de Michel Corboz dans le Requiem de Fauré.