Le pianiste italien Enrico Pieranunzi est en concert solo le 7 juillet à Paris au Théâtre du Châtelet. Un jazz de chambre rare et beau.

Lyrique et d'une sensibilité hallucinante, Enrico Pieranunzi encense et porte les mélodies à bout de bras comme nulle autre. On voyage en Pieranunzi comme on voyage en soi-même… Une poésie intimiste parfois impressionniste qui n'empêche guère des instants de fougue sincère.

Evidemment, lorsqu’on évoque le pianiste transalpin né à Rome le 5 décembre 1949, on ne peut éviter de prononcer les noms de Bill Evans, de Bill Evans mais aussi de Bill Evans… Une filiation totalement assumée. Enrico Pieranunzi ira même jusqu'à noircir 150 pages sur le sujet dans l'excellent Bill Evans. Portrait de l'artiste au piano publié en France en 2004 chez Rouge Profond. Aux encoignures, l'ombre de Bud Powell ou de Chick Corea n'est jamais très loin ; comme certaines effluves de sa formation classique.

Lundi 7 juillet, ce tsunami de lyrisme et d’intelligence se déploiera sur la scène du Théâtre du Châtelet pour un concert en solo, une des positions préférées de Pieranunzi. Et quand il n’est pas seul, il fait ça surtout… à trois ! Car c'est avec contrebasse et batterie que sa sémantique prend forme. Et en bon héritier de Bill Evans, le Romain ne s'appuie pas sur sa rythmique, elle fait réellement corps avec son toucher. Surtout lorsqu'il s'agit d'un triumvirat composé du premier batteur de Bill Evans (Paul Motian) et de son ultime contrebassiste (Marc Johnson), compliques réguliers…

Et que narre Pieranunzi ? Des standards de jazz, logiquement. Mais le Romain est un compositeur prolifique d'un incroyable raffinement. A la fin de sa vie, Chet Baker jouera régulièrement son sublime Night Bird ». Son autre passion, le Septième Art, le poussera à rendre hommage sur disques à ses compatriotes Ennio Morricone et Nino Rota.

Le site officiel du Théâtre du Châtelet

Enrico Pieranunzi en concert à Turin le 20 mars 2008 :