A l'instar de Quentin Tarantino, Shannon and the Clams s’accrochent aux moindres détails du passé. Ils en capturent ainsi le son (le rock 'n' roll des 50's, le mélodrama des girls bands des 60's, le Merseybeat et le rock garage), l’esthétique et l’ambiance avec une justesse remarquable. Bel exemple : Do I Wanna Stay, tango hypnotique fifty à la Brenda Lee introduit de manière grandiloquente Year of the Spider, leur sixième opus qui vient de paraître. Pas étonnant donc que l’on retrouve parmi leur fans John Waters ou encore Dan Auerbach des Black Keys, à la production.
Year of the Spider, très Hollies en version garage pour le morceau titre, réfère à la divinité hindou Durga dotée de huit bras qu’un astrologue conseille d’invoquer à Shannon Shaw après une année épineuse : un incendie tue une trentaine de personne dans sa vie natale, un inconnu l’amène loin de chez elle, son père annonce son cancer, alors que les propositions de tournées affluent…
Shannon & The Clams - "Year Of The Spider" [Official Music Video]
Easy Eye SoundPsyché bien infusé rappelant le 13th Floor Elevators, Midnight Wine use de la métaphore. « Je repensais à d’anciens amis, morts de leur addiction à la drogue… Je ne voulais pas paraitre trop explicite ou trop direct en parlant d’alcool et d’héroïne » racontait le bassiste Cody Blanchard au magazine Rolling Stone.
Shannon & The Clams - "Midnight Wine" [Official Music Video]
Easy Eye SoundLeaves Fall Again, ressemble à ce qu’aurait pu être une chanson des Animals sortis d’un film sci-fi d’Ed Wood. Dessus, autant que sur le très soul I Need You Bad, les harmonies entre Shaw et Blanchard frappent juste. Quelques belles pépites comme la tendre ballade In the Hills, In the Pines, ou la si colorée et tout en falsetto All Of My Crying nous prouvent que Shannon and the Clams pourraient bien apprendre une ou deux choses à Tame Impala sur les manières de se la jouer cool.
