Le grand pianiste Radu Lupu jouera Schubert, Franck et Debussy le 9 octobre, en récital à la Salle Pleyel.

L’Impromptus op.142 de Franz Schubert, Prélude, Choral et Fugue de César Franck et des Préludes (Livre II) de Claude Debussy. Tel est le programme que le pianiste Radu Lupu proposera au public parisien de la Salle Pleyel, mardi 9 octobre, à 20h. A l’arrivée, un menu sur mesure pour le maître roumain !

Profondeur du propos, splendeur des couleurs et des sonorités. De la musique avant toute chose ! Prémonition de Fantasiestücke schumaniennes, le cycle de Schubert (1828) oscille entre Sehnsucht et tendresse de Rosamunde, qui s’achève avec drame dans un gouffre. Pour jouer le majestueux triptyque de Franck (1885), parangon de la forme cyclique, « il faut croire en Dieu » disait Blanche Selva. Achevé il y a un siècle, le Second Livre des Préludes de Claude de France offre plaisanteries anglaises, danses exquises de fées et mystères inspirés de Loti. Chassant brouillards et feuilles mortes, il explose en feux d’artifices sur l’écho d’une Marseillaise un soir de 14 juillet. Joyeux anniversaire, Monsieur Debussy !

Né le 30 novembre 1945, à Galati en Roumanie, Radu Lupu débute le piano à 6 ans, donnant son premier concert six années plus tard. Bien qu'il ait étudié chez Florica Musicescu, premier professeur de Lipatti, et aux côtés d’Heinrich Neuhaus, professeur de Richter et Gilels, il se considère aujourd'hui principalement autodidacte…

Au cours de sa carrière, Lupu a remporté plusieurs récompenses, dont le prix du Conservatoire de Moscou en 1961 (à seulement 16 ans !), le premier prix du Concours Van Cliburn en 1966, celui du Concours Enescu International en 1967 et celui du Concours Leeds International en 1969 à 24 ans.

On ne peut imaginer homme plus discret, secret et timide. Chaque apparition publique, chaque disque sont des enjeux rares, jalousés et convoités. Radu Lupu ne parle pas de musique, il se contente de déclamer Schubert, Brahms ou Beethoven comme personne. De Schumann, on se souvient, grâce au disque, d’un Concerto lumineux ou de Kreisleriana imaginatives et colorées. Princier par sa sonorité, le Roumain a aussi la force psychologique pour décliner les sursauts, dérapages et folies du monde schumannien. De l’Humoresque, il avait réussi à faire entendre ce que personne ne pouvait imaginer…

Au-delà de la poésie, Radu Lupu reste une énigme dans un milieu où phénomènes virtuoses et extravagants occupent le devant de la scène. En rentrait, mais certain de la valeur de son chemin, il chante, depuis longtemps déjà, la voix de l’intégrité.

A notre que le pianiste se produira également samedi 20 octobre à la MC2 de Grenoble avec un programme exclusivement schubertien : Seize Danses allemandes D. 783 op. 33, Quatre Impromptus op. 142 D. 935 et Sonate pour piano n°23 en si bémol majeur D. 960.

Le site de la Salle Pleyel

Le site de la MC2 de Grenoble->http://www.mc2grenoble.fr]

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