Renée Lebas est décédée le 18 décembre. Selon l'AFP, la chanteuse, interprète dans les années 40, 50 et 60 de nombreux succès, dont Tire, tire l'aiguille et Paris Canaille, était âgée de 92 ans. Ses obsèques auront lieu lundi 21 décembre à 14 30 au Cimetière du Montparnasse à Paris.
Née à Paris le 23 avril 1917 de parents juifs roumains réfugiés en France, Renée Lebas fait ses premiers pas artistiques avec L'écho du douzième, une antenne de la fédération des théâtres ouvriers de France.
Le groupe donne de petits concerts dans les cafés ayant des sympathies à gauche et dans les cinémas de quartier. En 1937, elle finit par remporter un radio-crochet organisé par Radio Cité, ce qui lui permet de rencontrer l'auteur Raymond Asso, collaborateur d'Edith Piaf, qui la prend sous son aile. Elle crée La Mer de Charles Trenet, dont elle chantera aussi Revoir Paris, Fleur Bleue, Madame la Pluie et Seule depuis toujours.
En 1946, le pianiste Emile Stern et le parolier Henri Lemarchand lui écrivent son plus grand succès, la ballade Où es-tu mon amour ?. En 1948, Lebas enregistre Elle tourne la Terre, d'un jeune auteur-compositeur alors inconnu, Léo Ferré, dont elle est la première interprète. Elle chantera aussi de lui Paris Canaille et L'île Saint-Louis.
Avec La Fontaine endormie (1956), une chanson écrite en hommage à sa sœur déportée à Auschwitz, elle est la première à aborder le thème de la Shoah. Plusieurs de ses chansons, dont Tire, tire l'aguille et Mammy sont inspirées du folklore juif ashkénaze.
Dans les années 50, elle chantera Garde l'Espérance avant qu'elle devienne la Hatikva, hymne de l'Etat d'Israël. Lors de sa création en 1981, Radio J en avait fait son générique d'ouverture d'antenne.
Renée Lebas, qui a aussi chanté Eddie Barclay, Boris Vian, Charles Aznavour, Pierre Delanoë et Francis Lemarque (Le Temps du muguet), met un terme à sa carrière de chanteuse en 1963, à 46 ans, se trouvant « trop vieille pour chanter des chansons d'amour ». Elle s'est alors consacrée à la découverte et à la promotion d'artistes, comme Régine ou Serge Lama…
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{Ceux qui ont connu Renée Lebas savent l'intelligence, le courage exceptionnel de cette femme, qui fut une artiste libre et affranchie - rien à voir avec les chanteuses convenues des années 50. Le regard de Renée Lebas, cette façon de vous transpercer, étaient impressionnants et restent pour moi, vingt ans après, une impression inoubliable.
Aux jeunes générations son nom dira peu - à tout le moins sa disparition donnera l'occasion de la réécouter, d'autant plus que les éditeurs ont été bien inspirés récemment de rééditer en numérique plusieurs de ses albums. } - Y.R.
