Atoll SDA300 Signature

Chez Atoll Electronique, plus d’une quarantaine de produits vous permettent de constituer une chaîne Hi-Fi en couvrant les principaux domaines : intégrés, préamplificateurs, amplificateurs, lecteurs réseau, lecteur CD et DAC. Les niveaux de gamme sont différenciés par les références croissantes des appareils : 80, 100, 200, 300, 400.

Le SDA300 Signature est donc placé en haut de la hiérarchie, car il n’existe pas d’intégré connecté dans la série 400. Ce SDA300 représente un condensé des technologies et des méthodes d’Atoll derrière une façade typique de la marque. Le logo n’a pas besoin d’être mis en avant : il est gravé en tout petit en dessous de l’écran.

Présentation générale du SDA300

L’intégré Atoll SDA300 Signature présente une épaisse façade en aluminium à l’aspect sobre et aux arêtes arrondies. Elle est rehaussée par une découpe en courbe sur la partie gauche, caractéristique des appareils de la marque. Ce SDA300 est proposé dans deux finitions de façade : gris argenté ou noir. Dans les deux cas, le châssis reste noir. Cet amplificateur tout en un pèse presque 20 kg, ce qui indique que nous ne sommes probablement pas en présence de classe D.

Tout en rondeurs, la face avant est composée d’un grand écran au centre flanqué de deux potentiomètres de grand diamètre. Celui de gauche sert à naviguer dans les menus pour sélectionner la source et gérer les paramètres. On appuie dessus pour valider. Juste à côté, une petite touche permet de revenir en arrière. Le potentiomètre de volume est à droite. L’appui dessus sert à allumer et éteindre l’appareil. Une petite LED blanche sur la droite de l’écran s’allume lorsque l’appareil est en veille.

Deux connecteurs se trouvent en façade : une prise casque au format 6,35 mm à gauche et un port USB-A à droite. Il recueillera les clés USB remplies de fichiers musicaux. En outre, il est doublé en face arrière. Cette dernière est plutôt spartiate avec six entrées en tout : deux analogiques et quatre numériques. Elles sont complétées par une sortie analogique et deux sorties numériques. La première permet d’attaquer un second amplificateur ou un caisson de basses. Les sorties numériques servent à attaquer un DAC externe. L’une des deux sorties analogiques peut être configurée en mode bypass pour une association avec un système home cinéma.

Les borniers haut-parleur sont des modèles de grande qualité, avec un serrage optimal et suffisamment écartés pour accepter des câbles et connecteurs de grand diamètre. La puissance est importante puisqu’elle monte à 2x280 watts sous 4 ohms en classe A/B. Elle est supportée par deux transformateurs toroïdaux et une banque de capacité d’un total de 65 800 µF. La fiche technique affiche d’excellents chiffres, notamment au niveau de la distorsion avec 0,05 % à 10 watts (et non à 1 watt) ainsi que 129 dB de rapport signal/bruit. La partie DAC est confiée à une puce Burr-Brown PCM1792. Elle supporte la Hi-Res jusqu’à 24 bits et 192 kHz. Le DSD128 et le MQA sont également acceptés.

Du côté du réseau, Atoll a fait le choix de se reposer sur les services haute-fidélité et haute résolution. Les connexions Ethernet et wi-fi ne répondent pas aux sempiternels AirPlay et Chromecast limités en termes de qualité. Le SDA300 est compatible avec trois protocoles : Audirvana, Roon et UPnP. Dans ces trois cas, la lecture Hi-Res est possible, dans les meilleures conditions possibles. Ceux qui recherchent une connexion facile pour de la musique de fond pourront également utiliser le Bluetooth présent dans le SDA300.

Utilisation du SDA300

Le SDA300 offre une ergonomie agréable grâce à son grand écran en façade. Il affiche toutes les informations et permet de rentrer en profondeur dans les fonctionnalités et les réglages. Il est visible de loin pour un pilotage à la télécommande efficace. Seules quelques informations annexes écrites en tout petit en haut de l’écran nécessitent de s’approcher. La télécommande est par ailleurs très complète et permet de se passer de l’application mobile pour les usages classiques du quotidien.

L’application Atoll Signature 2 reste indispensable pour naviguer dans la musique en streaming. Elle propose une logique différente de la plupart des apps concurrentes. Les écrans sont un peu plus remplis mais cela présente l’avantage de limiter le nombre d’interactions pour effectuer ce que l’on souhaite. La partie haute est composée de trois bandeaux de menu horizontaux. Le premier concerne l’appareil, ou les appareils si vous possédez plusieurs produits Atoll connectés. C’est ici que l’on sélectionne la source physique et que l’on rentre dans les paramètres de l’appareil comme de l’application.

Le second bandeau est défilant et donne accès aux sources connectées : radios, podcasts, streaming, Bluetooth, serveurs UPnP sur le réseau et ports USB. Enfin, le troisième bandeau dynamique correspond à la source dématérialisée sélectionnée. Par exemple, c’est ici que se trouvent les accès aux recommandations, aux favoris et aux playlists lorsque l’on écoute Qobuz. Bien que ces bandeaux occupent beaucoup de place à l’écran, la logique est aisément compréhensible. Nul doute que beaucoup d’utilisateurs devraient trouver cette application facile à utiliser.

Côté Qobuz, l’intégration est complète. L’écran des recommandations est personnalisable en sélectionnant les genres musicaux. Ensuite, les nouveautés sont affichées avec les jaquettes pour une navigation plus agréable. Il en va de même pour les playlists dont on voit les jaquettes principales. En cours de lecture, l’écran affiche toutes les informations dont le format et la qualité du fichier ainsi qu’une icône Hi-Res lorsque c’est le cas. Le bouton « i » en haut à droite donne accès aux informations sur l’artiste. Tandis que les trois petits points habituels permettent d’accéder aux informations sur l’album et chaque titre. Ils permettent aussi de mettre un morceau en favori, de l’ajouter à une playlist Qobuz existante ou de créer une nouvelle playlist. L’app permet également de modifier une playlist Qobuz.

En termes d’ergonomie générale, il est dommage que certaines commandes ne soient pas reprises à l’identique sur l’appareil et dans l’application mobile. Par exemple, il n’y a pas de commandes lecture, pause, précédent, suivant, sur l’écran du SDA300. Comme il n’y a pas la possibilité d’éteindre l’appareil depuis l’app. En revanche, d’autres actions sont bien synchrones comme le volume : lorsqu’on le modifie à la télécommande, il s’affiche momentanément en grand à la fois sur l’écran en façade et sur l’application mobile.

A l’écoute

Classiquement, avec un appareil tout en un amplifié, il n’y a que les enceintes à ajouter. C’est ce que nous avons fait avec nos Dynaudio habituelles. Ce type d’ensemble en très peu d’éléments permet néanmoins de constituer un système d’écoute de haut niveau avec un encombrement minimal comme nous allons le voir.

A l’écoute de la rétro-pop de Britti, nous profitons d’une belle restitution de la voix, bien centrée, stable et légèrement en hauteur, correctement détachée des instruments qui l’entourent. La scène sonore se matérialise en 3D avec une sensation d’épaisseur pleine et réaliste, et non sous forme de strates espacées sans lien. Chaque instrument a de la prestance et de la présence. Nous voilà face à une restitution de grande qualité où la musique forme un tout et le système s’efface. La pièce est remplie sans que nous ne puissions distinguer l’emplacement des enceintes tellement rien ne semble en sortir directement.

L’écoute du funk sud-américain du goupe Cotonete donne un sentiment de plénitude où rien ne semble forcé. La musique déroule sans contrainte, sans effort, la scène est très large et les timbres sont superbement reproduits, sans s’effondrer ni en bas, ni en haut. Les percussions prennent leur place grâce à un grave puissant et maîtrisé. La précision est de mise, elle apporte cette fameuse sensation de rapidité que l’on peut définir à l’écoute de musique reproduite par un système Hi-Fi, quand tout est précis, pointu, sans traînage.

Nous retrouvons cette réserve de force et de puissance avec le dernier single de Justice, One Night/All Night. L’électronique est un genre qui ne fait pas peur au SDA300. Il accepte sans broncher de reconstituer une partition chargée en graves avec de l’impact et de la dynamique semblant sans limite. Quant à la présence, elle va bien au-delà des limites avec de la profondeur, de l’épaisseur et des nappes de synthés qui remplissent tout l’espace d’écoute.

La Symphonie No. 9 de Mahler par l’Orchestre du Festival de Verbier démontre les capacités d’analyse du SDA300, qui arrive sans peine à distinguer les pupitres. Nous profitons de la beauté de l’œuvre jouée devant nous, bien en arrière des enceintes, avec un étagement des plans réalistes. Les montées en puissance sont maîtrisées tandis que les timbres si agréablement respectés donnent de la véracité aux instruments à vent et à cordes grâce à une myriade de détails dans les fréquences les plus hautes qui ne viennent jamais agresser l’oreille.