Depuis ses débuts il y a bientôt trente ans, Cat Power a sorti une douzaine d’albums, dont quatre sont consacrés à des reprises. C’est beaucoup, mais ce n’est pas grave. Cat Power perpétue la tradition des musiques folk (et jazz), où les noms des auteurs de chansons se sont perdus dans le temps, où l’interprétation compte autant que la composition. Cat Power a repris toutes sortes de chansons, d’obscurs morceaux folk-blues au Satisfaction des Stones en passant par Frank Ocean, Nick Cave ou Rihanna. Mais la grande figure tutélaire derrière Chan Marshall et son art de la reprise, c’est assurément Bob Dylan.
Dès Moonpix, son quatrième album (et premier chef-d’œuvre) en 1998, elle fait un double clin d’œil à Bob Dylan. Sur la chanson Moonshiner d’abord. Ce morceau traditionnel du folk américain a été repris et enregistré par Dylan en 1963, et Chan Marshall le crédite comme sa source d’inspiration. Second clin d’œil, derrière des lunettes noires, c’est cette photo de Dylan sur la pochette de l’album. Elle est bien planquée en bas à gauche du livret, mais quand on sait qu’elle est là, on ne voit plus qu’elle. Et Dylan va prendre de plus en plus de place dans la discographie de Cat Power. Deux ans plus tard, sur The Covers Record, son premier album de reprises, Cat Power s’attaque à Paths of Victory, encore un morceau vintage de Dylan, enregistré en 1963 et sorti en 1991 sur les Bootleg Series. Elle reprend aussi Kingsport Town, un traditionnel chanté par Dylan en 1962.
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