Cette œuvre de Verdi, créée en 1849, s’installe à l’Opéra Bastille jusqu’au 12 mars, dans une mise en scène de Gilbert Deflo.

Après La Traviata, Verdi revient à l'Opéra de Paris avec Luisa Miller, à l'affiche de l'Opéra Bastille du 14 février au 12 mars. C'est à Gilbert Deflo qu'incombe de mettre en scène le chef d'œuvre du maître. Sur scène, le public pourra déguster les voix d’Ildar Abdrazakov, Ramon Vargas, Maria José Montiel, Kwangchul Youn, Andrzej Dobber, Ana Maria Martinez et Elisa Cenni.

Luisa Miller a donc été créé au Théâtre San Carlo de Naples le 8 décembre 1849, c’est-à-dire après Il Corsaro et La Battaglia di Legnano. De ce fait, il se situe à la fin de la période que Verdi a appelée ses « années de galère » et, en abandonnant les sujets patriotiques, inaugure un nouveau style, plus intimiste, qui annonce les œuvres à venir et notamment La Traviata.

Le livret est tiré d’une pièce de Friedrich Schiller, auteur dramatique qu’avec Hugo et Shakespeare, Verdi affectionnait particulièrement et dont il admirait l’idéal humanitaire - il avait déjà adapté Jeanne d’Arc (Giovanna d’Arco) et Les Brigands (I Masnadieri) et devait plus tard mettre en musique Don Carlo.

La pièce de Schiller, Intrigue et Amour, à travers une histoire passionnelle entre un gentilhomme, Ferdinand (qui devient Rodolfo dans l’opéra) et une jeune fille du peuple, Louise Miller, aux prises avec les intrigues d’une société corrompue, oppose le goût pour la nature et les mœurs simples au cynisme, à la vie scandaleuse et criminelle ou simplement à l’hypocrisie mondaine des principautés allemandes de la fin du XVIIIe siècle.

Verdi et son librettiste Cammarano l’adaptent aux lois dramaturgiques de la tradition lyrique napolitaine qui est celle de la virtuosité vocale. Mais ils savent aussi en tirer habilement profit, et bien des personnages des opéras ultérieurs se profilent dans la configuration de Miller, Wurm, Rodolfo ou Luisa. Bien des thèmes trouvent aussi leur point d’ancrage et en particulier le thème du père, avec sa dualité affective / répressive, que l’on retrouvera, entre autres, dans Rigoletto, La Traviata ou Simon Boccanegra.

Sur le plan musical, Luisa Miller fait preuve, à ce stade de la carrière de Verdi, d’une meilleure adéquation de la musique et de la parole. La traditionnelle distinction entre récitatif et air tend à s’estomper, empêchant ainsi la tension dramatique de retomber. Comme dans La Traviata, le drame est présent dès l’Ouverture par un thème haletant qui traduit l’anxiété de Luisa et qui réapparaît dans la courte introduction orchestrale du troisième acte.

Luisa Miller, opéra en trois actes de Verdi. En langue italienne. Jusqu'au 12 mars à l'Opéra Bastille.

Direction musicale Massimo Zanetti Mise en scène Gilbert Deflo Décors et costumes William Orlandi Lumières Joël Hourbeigt Chef des Choeurs Alessandro Di Stefano

Il Conte di Walter Ildar Abdrazakov Rodolfo Ramon Vargas Federica (Duchessa d'Ostheim) Maria José Montiel Wurm Kwangchul Youn Miller Andrzej Dobber Luisa Ana Maria Martinez Laura Elisa Cenni

Orchestre et Choeurs de l'Opéra national de Paris

Le site officiel de l’Opéra de Paris