La marque Astell&Kern, une émanation hifiste de iRiver, profite de la rentrée 2014 pour mettre la gomme en lançant des évolutions de ses baladeurs audiophiles phares qui passent ainsi en version II. Résolument tournées vers la mise en réseau, le streaming et les univers connectés, ces onéreuses bestioles poussent les murs de toutes parts. Nous avons testé le modèle AK100 II, le moins couteux de la gamme, soit déjà 899€ au compteur...Oups !

S'il existe bien une marque qui fait parler d'elle dans l'univers des baladeurs compatibles audio HD (24 bits/Studio Master), c'est bien Astell & Kern. Sans parti pris aucun, Qobuz s'est pris d'affection pour ses produits car, à notre sens, ils entrent dans les cases de notre philosophie. Certes, Astell n'a pas la seule au monde à pousser en faveur de l'audio-HD nomade, mais ses retentissements sont percutants.

Lisez à ce propos notre reportage dans les aéroports asiatiques pour vous en convaincre. La marque - une échappée hifiste du géant iRiver - n'en finit pas d'assurer la promo de l'audio 24 bits sur la plate-forme asiatique notamment (Corée, HK, Chine, Japon...), et c'est ce que nous saluons, au même titre que les marques de l'étoffe de FiiO ou HiFiMan, pour ce citer qu'elles.

De son côté, Qobuz Hi-Fi Guide suit Astell depuis ses prémices, nous avons déjà testés les : - AK 100 - AK 240

Tous deux ont été sacralisés par nos équipes en raison de leurs belles performances en termes de qualité audio, notamment le 240 travaillant en double DAC et compatible DSD (natif). Bref, ce sont des modèles tout de même très élitistes, qui l'assument et le revendiquent.

La rentrée 2014 sonne le glas du renouvellement de la gamme d'Astell, et les personnes qui misaient sur une démocratisation en seront pour leur argent car les prix bondissent littéralement, comme suit :

AK100 II : 899 ?

AK120 II : 1699 ?

AK240 II :...2490 ? (ça laisse un brin songeur...)

Qobuz Hi-Fi Guide a entrepris de tester le moins onéreux du lot en la personne du AK100 II, dont voici ci-dessous notre vidéo de présentation avec le speech et la bonne humeur d'usage...

Le baladeur AK100 II décrypté !

Plus imposant que son prédécesseur, le 100 II aspire à lui filer un coup de vieux, notamment via une ergonomie dans le vent, signifiée par un écran de 3,3 pouces AMOLED (800 x 480) digne de ce nom (plus grand de 82 % comparé au précédent !) et une nouvelle architecture du menu, incluant enfin des fonctions Bluetooth et Wi-Fi peu ou prou évoluées. Sachez d'entrée de jeu que ce modèle d'entrée de gamme travaille en utilisant un seul et unique DAC (Astelll mise sur le Cirrus Logic CS4398 cette fois-ci), et ce, contrairement aux AK120 et 240 II qui disposent d'un DAC par voie de la Stéréo (Dual-DAC).

Selon les propos d'Astell, le but des ingénieurs a été de travailler de telle sorte que le signal travaillé par ce DAC unique ait peu ou prou la qualité des modèles 120 et 240. Pour ce faire, le DAC est relié à l'amplification avec une liaison de type Balanced Method. En clair, une manière bien connue des pros de réduire le bruit audio et le jitter.

Il s'agit en effet d'un bon point sur ce modèle, dont ne pouvait se targuer le AK100 de génération précédente. Concernant la compatibilité du baladeur avec les formats classiques et audio haute définition les plus populaires, à notre connaissance, il accepte de travailler en MP3, OGG, APE, AAC (Apple), AIFF, WMA, FLAC, WAV, ALAC (Apple), en 24 bits/192 kHz. Concernant le sacro-saint DSD (signal du Super Audio CD), la lecture est possible mais pas en natif puisque le signal sera reformaté en PCM.

L'AK100 II pourra également être utilisé en tant que DAC externe asynchrone que l'on aura la possibilité de relier à un PC/Mac par exemple, et qui sera donc capable de gérer les principaux formats audio usuels et HD. Pour un tel tarif, c'est le moins qu'on puisse faire !

Venons-en à un des points forts annoncés par le fabricant : le Wifi et le Bluetooth. La mise en réseau des baladeurs Astell a bien souvent été critiquée, notamment si on la compare avec certaines fonctions conviviales proposées par des baladeurs de grandes marques, de l'acabit de Sony par exemple, qui fonctionne sous Android de manière hyper simple. Afin de faciliter la man?uvre, Astell propose de prime abord aux consommateurs de télécharger le logiciel MQS Streaming Server sur le PC ou le Mac, qui assurera notamment un transfert facile de la musique via le réseau domestique. De plus, une fois connectée à un réseau Wifi, le baladeur pourra aller chercher automatiquement des mises à jour, ce qui n'était pas le cas précédemment. Bref, ça prend de la hauteur.

Pour info également, suite à un accord, la plate-forme Qobuz sera intégrée à l'architecture de cette gamme pour l'Europe (accès direct via App Qobuz, navigation, achat, téléchargement via le Wi-Fi ).

Le menu : c'est juste moi ou pour une fois on commence à y voir quelque chose !?

Parmi les points faibles de la génération précédente, la taille et l'architecture du menu figurent en bonne position, voir en pole position ! Le fabricant a entendu les cris d'orfraie et les plaintes de ses consommateurs et a enfin donné de l'allure à son interface. La taille de l'écran (diagonale de 3,3 pouces) permet enfin d'y voir quelque chose, et de pouvoir pianoter afin de sélectionner les morceaux, les albums, ou simplement régler l'appareil. Du coup, évidemment, ce modèle est bien plus grand que les précédents, mais au moins on n'a pas l'impression d'avoir à chausser des triples foyers pour y distinguer quelque chose. Les options de réglages ne sont pas légion, et ce n'est pas plus mal, on peut cependant s'offrir les délices d'un égaliseur 10 bandes et se connecter à un serveur via l'application MQS pré-citée. Concernant la capacité de stockage, l'AK100 II dispose d'une mémoire de 64 GB, à laquelle on peut ajouter 128 GB via une carte micro SD, soit un total de 192 GB à au max.

Sur le terrain : bien meilleur que la première mouture ?

Allez, c'est parti pour une semaine d'écoutes avec trois casques de notre choix : Sennheiser HD 25 (II), Philips A5Pro (bientôt en test sur Qobuz) et le toujours très fidèle Denon 7100. Nous avons évidemment écouté ce produit avec des fichiers musicaux connus de nos services, et utilisés à l'envi lors de nos autres tests : Michael Jackson/Thriller en Studio Master, London Grammar (la prise de son de la voix et du piano), R.E.M. / Drive (pour la prise de son de la guitare et la dynamique), Cassandra Wilson/ New Moon Daughter (une petite perle d'enregistrement), Carmina Burana, etc...

Parmi les surprises, le rendu de l'aigu nous a pas mal impressionné, car il y avait auparavant un petit fossé entre les modèles AK100 et 120 sur ce point. Toutes les subtilités de Billie Jean de Michael Jackson en 24 bits ou encore celles de la texture de la voix chaude de la chanteuse de London Grammar se sont montrées on ne peut plus en exergue. Au programme donc : pas de cafouillage à l'horizon, un niveau de sortie suffisamment costaud pour remuer la plupart des casques, aucune sibilance (sifflante) et rendu du grave soutenu, sans effets de traîne, et qui ne ronronne pas.

Si on devait cependant chercher la petite bête, et trouver impérativement quelques bémols, la précision dans le médium est quelquefois légèrement en dessous de nos attentes, l'aigu n'est pas aussi défini que celui exprimé par l'AK120 génération 1 par exemple (quoique, on charge vraiment la petite bête là), mais le plus grand défaut de cet appareil restera incontestablement son coût à l'achat pour un modèle mono DAC. Nous qui pensions justement que le fabricant allait faire un effort à la rentrée 2014 pour lancer une gamme de produits plus abordables, il faut reconnaître que nous avons été pris de court et qu'au contraire va falloir mettre la main dans le (gros) bas de laine pour s'offrir une telle petite merveille qui nourrira les trompes d'Eustaches de sons d'une qualité mémorable avec les sources le permettant.

Les jets de fleurs empressés

- Il sonne plutôt très bien le bouzin (mieux que le précédent)

- Diaphonie étonnante, rendu de l'aigu propre

- Bonne tenue du grave, qui ne répand pas comme une omelette baveuse

- Dynamique, conception audiophile soignée

- Écran de bonne taille sur lequel on y voit enfin quelque chose !

- Wi-Fi, Bluetooth, mise en réseau possible

- Mode DAC en solo

- MicroSD possible (64 GB)

- On peut régler balance G/D

- Prise en compte du WMA et du AIFF

- Présentation / boite luxe

Viens chercher ta claque, et avec élan !

- Le prix, c'est 1er avril ou bien ?

- Écran pas assez lumineux

- Appareil massif, lourd pas très joli joli

- Rendu du médium et de l'aigu parfois un brin faillible

- Molette de volume qui ne se verrouille pas (ou alors, on cherche encore comment verrouiller le produit).

- Logiciel MQS Streaming Server pas toujours simple.

Caractéristiques du fabricant

Écran tactile AMOLED diagonale 3,3 pouces (480 × 800 pixels), compatible Wifi et Bluetooth 4.0, mono-DAC Cirrus Logic CS4398, capacité interne de 64 Go extensible via carte micro SD à 194 Go, travaille avec les formats audio WAV, WMA, AIFF, FLAC, MP3, APE, ALAC, DFF, DSF, DSD (mué en PCM), compatible 24 bits/192 kHz, niveau de sortie de 2 Vrms (non balancé) et 1,7 Vrms (balancé), rapport signal bruit de 115 dB/1 kHz, diaphonie de 130 dB/1 kHz, distorsion harmonique totale de 0,0008% /1 kHz, entrée USB micro-B, égaliseur 10 bandes, molette de volume de type audiophile, châssis audiophile en aluminium pur, dimensions (55 × 111 × 14, 9 mm), poids (170 g), possibilité de se mettre à jour via le Wifi (automatiquement). Prix : 899 ? TTC

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PP Garcia pour Qobuz

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