Chaque année, c’est la même chose : Nantes devient folle ! Totalement folle ! De classique évidemment. Et pour son édition 2016, la Folle Journée n’a pas construit sa programmation autour d’un compositeur, d’un courant ou même d’un siècle bien précis. Non, cette année, la Folle Journée de Nantes se met au vert avec pour thème dame nature.
Ainsi, du 3 au 7 février, les festivaliers pourront déguster des partitions inspirées par la Nature, thème universel, fabuleux patrimoine commun à toute l’humanité. Cette 22e édition montrera comment et avec quelle ardeur les femmes et les hommes se sont essayés à traduire en musique les émotions que leur procurait la rencontre avec la Nature, qu’il s’agisse de l’eau, de la terre, du feu, de la végétation, des animaux… Bref, cette Folle Journée illustrera en musique la phrase de Sénèque : tout art est une imitation de la nature.
Dans son éditorial, René Martin, fondateur et directeur artistique de la Folle Journée, évoque ce thème : « Dès l’époque de la Renaissance, et durant toute l’ère baroque, les compositeurs se plaisent à imiter les bruits de la nature, notamment le chant des oiseaux qui a toujours charmé les hommes – Clément Janequin, puis Jean-Philippe Rameau, François Couperin… - ; il s’agit alors d’une musique essentiellement descriptive. Au début du XVIIIe siècle, le compositeur français Jean-Féry Rebel s’inscrit lui aussi dans cette veine avec une œuvre originale : Les Éléments, qui offre une peinture musicale des quatre éléments. Mais au même moment, le regard sur la nature se fait déjà plus contemplatif, avec les Quatre Saisons de Vivaldi notamment. C’est alors une longue tradition de musique pastorale qui se met en place, avec des compositeurs tels que Carl Stamitz (Le Jour variable) ou Justin Henri Knecht (Portrait musical de la nature), qui ouvrent la voie à la fameuse Symphonie Pastorale de Beethoven. Propice au recueillement et à la méditation, la nature devient une confidente et joue un rôle essentiel chez les compositeurs romantiques, qui puisent l’inspiration dans leurs promenades solitaires : dans des forêts peuplées de chasseurs, d’oiseaux, d’auberges, les saisons, les éléments, la nuit et ses mystères inspirent à Schubert, Schumann, Liszt puis Brahms une multitude d’œuvres. Très présente également à l’orée du XXe siècle avec Gustav Mahler ou Richard Strauss, la nature inspire largement la création musicale des temps modernes : de Claude Debussy à Olivier Messiaen et Toru Takemitsu, en passant par Maurice Ravel ou Henri Dutilleux, elle continue de procurer aux compositeurs une infinité de thèmes et de générer à travers eux des émotions propres à toucher tous les auditeurs. »
Pour porter ces œuvres et bien d’autres évidemment, la Folle Journée propose un casting impressionnant de stars et de jeunes pousses prometteuses. Nantes fait toujours la part belle aux pianistes et les festivaliers pourront cette année entendre notamment Boris Berezovsky, Denis Matsuev, Anne Queffélec, Francesco Tristano, Abdel Rahman El Bacha, Bruce Brubaker, Claire Désert, Emmanuel Strosser, Jean-Claude Pennetier, Luis Fernando Perez, Adam Laloum, Shani Diluka, Marie-Josèphe Jude, David Kadouch, Claire-Marie Le Guay, Matan Porat, Nicolas Stavy ou bien encore Gabriel Urgell Reyes. Côté clavecins, Pierre Hantaï, Jean Rondeau, Bertrand Cuiller et Maude Gratton seront eux aussi de la partie.
La Folle Journée 2016 c’est aussi le violoniste Nemanja Radulovic, le violoncelliste Henri Demarquette, la flûtiste Juliette Hurel, l’accordéoniste Richard Galliano, la soprano Karen Vourc’h, l’ensemble Les Ombres et les chefs Philippe Pierlot, Hervé Niquet, Jerôme Correas, Hugo Reyne et Joël Suhubiette mais aussi les quatuors Modigliani, Prazák, Danel, Ardeo, Bela, Girard et Vélasquez et les trios Wanderer et Chausson. Le jazz pointera le bout de son nez avec les pianistes Paul Lay et Yaron Herman et le duo Vincent Peirani/François Salque.
Le site officiel de la Folle Journée
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