Fondateur du groupe Telex, producteur de Lio et d’Alain Chanfort, le musicien et journaliste bruxellois qui s’était essayé avec succès au mélange jazz, electro et soul pour le label Blue Note s’est éteint à 66 ans.

Marc Moulin est décédé vendredi 26 septembre des suites d’un cancer de la gorge à l'âge de 66 ans. L'éclectique musicien, compositeur et journaliste belge avait produit des chansons pour Lio et Alain Chamfort mais aussi intégré le célèbre label de jazz Blue Note.

Economiste et pianiste de formation, ce Bruxellois était un humoriste grinçant et populaire, officiant depuis des années à la radio publique RTBF et dans l'hebdomadaire belge Télémoustique.

Au début des années 60, Moulin a accompagné des pointures du jazz lors de leur passage en Belgique. En 1971, il fonde le groupe de jazz fusion Placebo qui enregistrera trois albums. En 1975, paraît son premier album solo, Sam Suffy.

Dans les années 70 et 80, Marc Moulin se tourne vers la pop en produisant notamment le tube Banana Split de Lio et quatre albums de Chamfort. En 1979, il fonde Telex avec Dan Lacksman et Michel Moers, un des groupes pionniers de la musique électronique en Europe aux côtés des Allemands de Kraftwerk, avec lequel il participe même en 1980 au concours Eurovision de la chanson. De plus en plus sollicité, son nom a également été associé aux disques de Julos Beaucarne ou encore de Viktor Lazlo.

A partir de la fin des années 90, Marc Moulin sort sous son propre nom plusieurs albums mêlant jazz, électro et soul, dont Top Secret en 2002, chez Blue Note, qui dépasse les 100.000 exemplaires vendus dans le monde. Pour la mythique écurie jazz, il enregistre également Entertainment et, sorti en janvier 2007, I Am You. Cette trilogie lui vaudra trois disques d'or en Belgique et un succès dans le monde entier.

Son dernier travail aura été la production du dernier album de son ami Philip Catherine, Guitars II. En 1972, Marc Moulin avait déjà produit le tout premier album du guitariste, Streams. Catherine l'avait d’ailleurs incité à passer au piano électrique à ses débuts.

Véritable touche à tout, Moulin a également réalisé de nombreuses musiques pour la télévision, le cinéma et le théâtre, avant de se laisser tenter par l'écriture d'un essai (La Surenchère (l'horreur médiatique)) en 1997. Il a touché au théâtre en écrivant quatre pièces au Théâtre de la Toison d'Or et au Théâtre Le Public.

Afin de respecter ses dernières volontés, ses funérailles se sont tenues mardi 30 octobre au cimetière d'Ixelles, dans la plus stricte intimité, selon un communiqué envoyé par sa maison de disques EMI.

Le site officiel de Marc Moulin