Figure de la musique judéo-arabe et vedette de la chanson populaire algéroise dans les années 30 et 40, il était âgé de 86 ans.

Selon l’AFP, Lili Boniche est décédé le 6 mars à Paris à l'âge de 86 ans. Après de longues années passées loin du milieu artistique professionnel, le « crooner de la Casbah » avait été redécouvert par les jeunes générations dans les années 90, sur scène comme sur disque.

Lili Boniche avait publié en 1999 l'album Alger, Alger, produit par l'Américain Bill Laswell, puis, en 2003, Oeuvres récentes, avec la collaboration du chanteur M et du batteur Manu Katché.

Certaines de ses chansons avaient été utilisées dans les films Le Grand Pardon, La Vérité si je mens ou Mémoires d'immigrés. Lili Boniche était né en 1921 à Alger, dans une famille juive.

Dès l'âge de 10 ans, Boniche avait été l'élève de Saoud l'Oranais, maître du hawzi, dérivé populaire de la musique classique arabo-andalouse. Devenu un virtuose du luth, il s'était vu confier une émission hebdomadaire sur Radio Alger à l'âge de 15 ans.

Décidé à moderniser son style, Lili Boniche avait ensuite initié un genre populaire à part, mélangeant rumba, paso doble, tango, mambo et musique arabo-andalouse, et écrivant des chansons en « françarabe » (un mélange des deux langues). Il avait notamment repris la chanson Bambino de Dalida.

Après avoir délaissé la musique pour épouser une comtesse, il avait pris la direction de quatre cinémas à Alger. Il était parti pour la France après l'indépendance de l'Algérie en 1962 et s'était reconverti dans les affaires (la restauration ou la vente de matériel de bureau). Bien qu'il n'ait jamais abandonné le chant, le luth et la guitare, Lili Boniche ne se produisait alors plus que dans les fêtes et les mariages, avant de retrouver la scène et les studios au tournant des années 80 et 90.

Lili Boniche apparaissait dans le récent documentaire Alger Oran Paris, les années music-hall, aux côtés d'autres artistes emblématiques de l'Algérie des années 50, comme son ami Maurice El Medioni ou Reinette L'Oranaise.