Comment avez-vous commencé à vous intéresser au saxophone et qu’est-ce qui vous a attirée vers le style expérimental de jeu/composition ?
Une étincelle s'est allumée en moi au moment où, petite fille, j'ai touché un saxophone pour la première fois. Elle n'a jamais cessé de vivre depuis. En grandissant en Norvège, j'ai été entourée d'une scène musicale variée qui m'a permis de suivre ma curiosité, mon instinct et mes intérêts. Je pense donc que ma façon de faire de la musique s'est développée naturellement au fil des ans, sans jamais être conceptualisée.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans l'interprétation et la composition de musique expérimentale ? Comment décririez-vous ce que vous faites à quelqu'un qui n'a jamais entendu parler de vous ?
La liberté. Et peut-être aussi l'inconnu. J'aime faire confiance au processus créatif et à ce qu'il m'apporte – tracer un chemin plutôt que de m'appuyer sur des solutions héritées du passé.
Quelques années se sont écoulées depuis votre premier album. Comment avez-vous élargi votre palette musicale depuis ? Que peut-on attendre de ce nouvel album ?
Parallèlement aux tournées internationales avec mon trio (le pianiste Johan Lindvall et la violoncelliste Judith Hamann), j'ai composé de la musique pour l'Orchestre philharmonique d'Oslo et l'Orchestre philharmonique de l'Arctique, ainsi que des pièces de scène commandées par la Documenta 14, le Berliner Festspiele, le Munch Museum, le Manchester International Festival et l'Arctic Arts Festival. J'ai également effectué une tournée avec Nicolas Jaar et participé à des projets de théâtre, de ballet et de cinéma. Dans le cadre de ces processus créatifs, j'ai travaillé avec des ensembles allant du solo à l'orchestre symphonique et même des constellations interdisciplinaires. J'ai donc eu l'occasion d'élargir mon imagination et mon art au cours de ces années, ce qui a été inspirant et stimulant. Un album est bien sûr un format différent de ces projets, mais indirectement, je suis sûr que Drifting reflète ce voyage que j'ai effectué.
Mette Henriette (Album EPK) | ECM Records
ECM RecordsVous dites que sur Drifting, “votre chemin créatif est fondamentalement différent de ce que vous avez fait auparavant". D'où vient cette nouvelle direction et en quoi votre processus créatif est-il différent de celui de votre dernier album ?
Ce qui rend cette musique spéciale pour moi, c'est qu'elle est en mouvement. En écrivant cette musique, j'ai imaginé qu'elle continuerait à grandir et à se ramifier en diverses instrumentations, improvisations et compositions. Le disque est donc comme une strate dans le temps, qui indique une direction plutôt que de rester sur place – comme si elle dérivait avec les forces de la nature.
Comment voyez-vous l'évolution du rôle du saxophone dans la musique expérimentale, et quelle direction espérez-vous le voir prendre à l'avenir ?
Heureusement, je ne le sais pas. Tout dépend de l'imagination des musiciens de la scène. La plupart des musiciens que je connais et qui peuvent être décrits comme expérimentaux travaillent sur un large éventail d'autres genres. Je suis donc certaine que, quelle que soit la direction vers laquelle chacun est attiré, l'éventail des expressions sera large. Et beaucoup ne seront pas exposées, de sorte que les auditeurs trouveront beaucoup de choses merveilleuses au fil de leurs découvertes. Pourriez-vous recommander des ressources (livres, enregistrements, etc.) aux auditeurs désireux d'explorer davantage la musique expérimentale ?
Soyez curieux. Je pense que cette boussole nous conduit vers des concerts, des conversations, des disques, des livres, des films et d'autres situations qui nous mèneront à la prochaine chose, puis à la prochaine, puis à la prochaine… Tout ça amène à une compréhension individuelle et une carte de ce que peut être la musique expérimentale.
