Avec "Nonante-cinq", la jeune chanteuse belge signe un deuxième album pétillant parfois porté par une mélancolie réelle...

En intitulant son deuxième album Nonante-cinq, Angèle met non seulement l’accent sur sa jeunesse et la génération à laquelle elle appartient (1995 est son année de naissance), mais aussi sur sa belgitude. Son sentiment d’appartenance à la Belgique est présent dès la chanson d’ouverture, véritable déclaration d’amour à sa ville natale, chantée en français et en flamand (Bruxelles, je t’aime). Sorte de miroir vif et electro-pop de la ballade Bruxelles de son compatriote Dick Annegarn, ce titre démontre l’attachement profond d’Angèle à ses racines, mais aussi son énergie débordante. Toutefois, cette chanson ne reflète pas l’atmosphère générale de Nonante-cinq, laquelle est globalement plus grave que ce morceau pétillant : le piano-voix Taxi parle de la fin d’un amour, tandis que Solo est une sorte de prolongement de Ta Reine (qui figurait dans son premier album, Brol). Solo dénonce de manière sous-jacente l’hétéronormativité – plus généralement l’injonction aliénante qui consiste à se ranger à une norme.

Angèle - Bruxelles je t'aime [ CLIP OFFICIEL ]

Angèle

D’une manière corollaire, Angèle met en avant son insatiable désir de liberté (Libre), tente de faire fuir ses angoisses (Démons, Mauvais rêves), tout en faisant sienne la fameuse devise Carpe Diem (Profite). Co-produit par Angèle et le Français Tristan Salvati, Nonante-cinq brille par son dynamisme communicatif. Mais ses rythmes chaloupés masquent à peine une mélancolie qui ne dit pas son nom.

Angèle - Démons feat. Damso [ CLIP OFFICIEL ]

Angèle

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