TOP 6 / INDISPENSABLE

Septembre 1980, Allemagne. Cecil Taylor entre en studio après plusieurs jours à dompter le Bösendorfer, à inscrire les prémices de la performance. Libéré de la mélodie, des grilles et du tempo certes, mais faut-il encore apprivoiser cette liberté. Le solo est à chaque fois un exercice orchestral et un challenge physique. Le pianiste se joue de l'accumulation, de bourrasques soudaines comme d'instants de latence, creusant le relief harmonique, maîtrisant le flux d'une matière sans cesse jaillissante. Ce qui domine dans cette suite de huit compositions, c'est l'engagement formel et la célérité des idées, le sentiment de limpidité. Quelques minutes après l'enregistrement, Cecil Taylor écrivit ces mots sur le guest book de l'ingénieur du son : « Fly ! Fly ! Fly ! Fly ! Fly ! »