Le festival Musica qui s’ouvrira à Strasbourg le 18 septembre soufflera tout de même sa 27e bougie ! L’édition 2009 de ce grand rassemblement des musiques contemporaines, se veut un festival « toutes portes ouvertes » qui célébrera la figure féminine, la nébuleuse italienne ou bien encore l'Amérique musicale au travers d'une centaine d'œuvres !
Elargir le public au moyen de trois opérations emblématiques, notamment en direction des étudiants et des musiciens amateurs, tel est l’objectif de Jean-Dominique Marco, le directeur de Musica. Cette ouverture du festival se fera au milieu du campus universitaire de Strasbourg, dans le Hall des sports, à la veille de la rentrée de l'université unifiée depuis un an.
Samedi 19 septembre, cinq harmonies municipales convergeront en fanfare vers la cathédrale de Strasbourg, en jouant leur propre répertoire dans les rues, au milieu des promeneurs. Ces cinq énormes animaux musicaux (250 musiciens au total !) onduleront comme des serpents de musique avant de fusionner sur le parvis de la cathédrale pour interpréter Fresco pour cinq orchestres spatialisés, variations sur des hymnes nationaux de Luca Francesconi qui symbolisent la rencontre des peuples.
Autre nouveauté de cette cuvée 2009 de Musica: des portes ouvertes à la Cité de la Musique avec 18 concerts gratuits non-stop, soit 4h30 de musique, évènement qui permet à chaque auditeur de composer son propre programme en passant d'une salle à l'autre, de l'accordéon au violoncelle, et de Bach à Ligeti, avec des formations de musiciens amateurs ou renommés.
L'un des fils conducteurs du festival est la célébration des femmes en tant qu'inspiratrices de musique. L'érotisme de la nuit sera évoqué dans l'opéra House Of The Sleeping Beauties de Kris Defoort composé d'après le chef-d’œuvre de Kawabata, les Belles Endormies.
Les figures d'Ismène, Ariane, Penthésilée, Anita, Médée, ainsi que les stars mondiales du cinéma sont convoquées pour cette célébration. Wolfgang Rihm créera à Bâle pour Musica Drei Frauen, trilogie de la destruction amoureuse, et le Traffic Quintett créera Divine Féminin, mis en musique et en images par Alexandre Desplat et Ange Leccia : patchwork filmé et musical des séquences consacrées aux stars les plus célèbres et aux musiques vouées aux femmes.
Autre spectacle, parmi les six programmés au festival, le drame musical de Richard III de Giorgio Battistelli sera donné samedi 19 septembre en première française, en partenariat avec l'Opéra du Rhin.
L'ouverture au grand public passe aussi par le jazz, avec un concert-anniversaire du pape du free jazz, le pianiste Cecil Taylor qui fêtera à Strasbourg son 80e anniversaire, et la venue du grand souffleur Steve Coleman qui débutera à Strasbourg une tournée européenne.
Le compositeur new-yorkais Steve Reich, musicien phare du courant minimaliste américain, interprètera sa propre musique lors d'un concert le 24 septembre, après la projection en avant-première de son portrait filmé par Arte, donnant un aperçu d'une Amérique musicale décomplexée, selon Jean-Dominique Marco.
Le festival qui affiche fièrement un taux de remplissage des salles de 90 à 94% (entre 15.000 et 17.000 entrées, selon le nombre de concerts programmés) a invité cette année une vingtaine de compositeurs âgés de moins de 35 ans sur 70 au total. Johannes Maria Straud, Bruno Mantavoni, Francesco Filidei ou bien encore Dai Fujikura figurent parmi les invités.