Terra Firma accuse la banque Citigroup de lui avoir fait acheter beaucoup, beaucoup, beaucoup trop cher.

Selon Les Echos, le ton monte entre la banque américaine Citigroup et Terra Firma, fonds d'investissements britannique qui a racheté EMI en 2007…

Le Wall Street Journal a révélé que Terra Firma a déposé plainte aux Etats-Unis contre la banque américaine, et lui demande plusieurs milliards de dollars de dommages et intérêts ! Il accuse Citigroup de l'avoir trompé au moment de la vente d'EMI, au printemps 2007, en lui faisant croire qu'un autre fonds, Cerberus, était égaIement sur les rangs... Ce « lièvre » avait incité Terra Firma à surenchérir et à proposer un prix très élevé pour EMI : 2,4 milliards de livres.

Au final, le fonds de Guy Hands estime avoir réalisé une très mauvaise opération en reprenant la maison de disques des Beatles. Il l'a payée beaucoup trop cher et EMI connaît toujours de graves difficultés économiques en raison d'un endettement passablement élevé (2,6 milliards de livres) et de la chute des ventes de disques.

Résultat, Terra Firma a été obligé de déprécier 90% de son investissement. « Nous pensons que cette procédure est sans fondement et nous allons nous défendre vigoureusement », a rétorqué une porte-parole de Citigroup citée par Bloomberg.

Toujours selon Les Echos, cet épisode est une étape de plus dans la dégradation très nette des relations entre Terra Firma et Citigroup, principale banque créancière d'EMI.

Récemment, celle-ci a refusé une proposition de Terra Firma visant à réduire de 40% l'endettement d'EMI moyennant l'injection de 1 milliard d'argent frais. Pour le fonds de Guy Hands, la banque américaine joue un jeu dangereux : empêcher la restructuration d'EMI pour l'acculer à la faillite ou le forcer à un mariage avec Warner Music Group, la major américaine d’Edgar Bronfman.

Selon la presse britannique, la situation financière d'EMI est telle que la major craint un défaut de paiement sur les intérêts de sa dette. The Observer estime que Terra Firma aurait approché d'autres investisseurs institutionnels, fonds de pension ou compagnies d'assurances, pour qu'ils investissent dans EMI. Même si elle a enregistré quelques succès commerciaux récemment, notamment en vendant plus de 10 millions d'exemplaires dans le monde des remastérisations des Beatles, la major britannique reste fragile et son avenir risque de se jouer dans les prochains mois…