Prononcez Mastercraft

Au milieu des années 2000, Jesse Keeler et Al-P étaient au cœur de la vague électro-punk qui réunissait notamment des poulains des écuries DFA et Ed Banger. Le temps est passé et cette techno mêlant house jouissive, funk destroy, grosses basses filtrées, énergie quasi punk et synthés analogiques est passée de la marge hype à la norme (presque) grand public. Pourtant, MSTRKRFT ne semble pas avoir dit son dernier mot comme semble prouver OPERATOR, leur premier véritable album depuis Fist Of God enregistré en 2009. Le duo de Toronto balaie même tout sur son passage dès les premières secondes de cette cuvée 2016, dans un esprit Chemical Brothers assez dévastateur (Wrong Glass Sir). Sur Little Red Hen, MSTRKRFT lorgne vers le Daft Punk de Burnin’. Bref, ce troisième album laisse sans voix et plaque au sol ! Histoire de ne pas jouer au 100% oppressif, nos deux bidouilleurs énervés savent aussi et toujours trouver le gimmick pour accoucher de refrains redoutables (Runaway). On sort ainsi épuisé et lessivé de cet album (pas de panique, c’est de la bonne fatigue !) en ayant l’impression d’être propulsé dix ans plus tôt, lorsque cette approche quasi-rock’n’roll de la techno faisait vibrer l’underground. MSTRKRFT ne révolutionne donc rien mais a le mérite d’être d’une efficacité à toute épreuve.

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