Au disque comme à l'écran, 1959 demeure une année phare dans l'histoire du jazz. Jazz à la Villette la rejoue.

1959 demeure une année phare dans l'histoire du jazz mais surtout et avant tout une année charnière qui vit la disparition de deux de ses idoles, Billie Holiday et Lester Young, et la sortie de disques essentiels, déterminants pour la suite. 1959, un très grand cru marqué par les sorties de « Kind Of Blue » de Miles Davis, « Giant Steps » de John Coltrane, « Mingus Ah Um » de Charles Mingus ou encore « Time Out » du Dave Brubeck, quatre parmi les chefs d’œuvres que célèbre le festival Jazz à la Villette dans un week end marathon les 6 et 7 septembre.

Pour être plus précis, le 6 septembre à la Grande Halle à partir de 17h30, le pianiste cubain Omar Soza va interprêter « Kind of Blue » (« l’un des albums que j’ai le plus joué dans ma vie » dit-il), le saxophoniste James Carter va recréer « Giant Steps » (« Pour moi, pour la communauté saxophonique et probablement aussi pour la communauté artistique dans son ensemble, Giant Steps est un plongeon dans l’univers personnel de John Coltrane »), le pianiste Antoine hervé consacrera l'une de ses fameuses « leçons de jazz » à « Time Out » (6 septembre à la Cité de la Musique, 15h), le trompettiste-bugliste Stéphane Belmondo va jouer « Blowin' the blues away » de Horace Silver, récemment disparu le 7 septembre à 14h (« Parmi les plus beaux moments de ma vie et mes plus projets de musique, je me souviens de ma rencontre avec Horace Silver). Quant au pianiste belge Eric Legnini (« N'oublions pas que Ray Charles est aussi un pianiste majeur dans l'histoire du Jazz, son rapport au Gospel et au Blues m'ont toujours inspiré. »), il rendra hommage à un célèbre album rhythm'n' blues de l'année 1959, le classique « What'd I say » de Ray Charles, il sera entouré d'Alice Russell, Sandra N’Kakke et Elena Pinderhugues (6 septembre au Cabaret Sauvage, 21h), Henri Texier rendra hommage à son héros de toujours : Charles Mingus (« En 1959, je suis en passe de quitter le piano pour la contrebasse et découvre ''Ah Um'' à ce moment-là, ce sera mon disque de chevet... La musique de cet album coule dans mes veines. ») au travers de la relecture de l’album « Mingus Ah Um » et Robin McKelle, quant à elle, rendra hommage aux Stax Soul Sessions (« Booker T et Steve Cropper, Isaac Hayes, Donald Dunn, Otis Redding, The Staples Singers… Stax a une histoire fascinante. »)

Enfin, 1959 est aussi une année fastueuse pour le jazz au cinéma, avec « Shadows » de John Cassavetes (et ses musiques de Shafi Hadi et Charles Mingus), "Deux hommes dans Manhattan" de Jean-Pierre Melville et "Certains l'aiment chaud" de Billy Wilder. Ces trois films sont programmés dans deux cinémas MK2. (Pour info : « Ascenseur pour l'échafaud » de Louis Malle et sa musique signée Miles Davis a été déprogrammé).

Pour plus de détails, voici toute la programmation de Jazz à La Villette et notre Play-List indispensable 1959