Brel est vivant !

Récompensé quatre fois aux Grammy Awards, c’est l’Américain Larry Klein qui est en charge de réarranger le Belge Jacques Brel pour l'album-hommage Brel - Ces gens-là qui paraît chez Universal. La passion de cet ancien bassiste pour le jazz se ressent dans de nombreux titres, notamment dans La Chanson de Jacky par Bernard Lavilliers et Vesoul par Thomas Dutronc.

Ce dernier se réapproprie totalement ce tube puisqu’il y injecte son propre univers manouche via la guitare de son complice Rocky Gresset. Thomas Dutronc (dont le père est, rappelons-le, cité dans le texte d’origine) pousse « l’iconoclasme » jusqu’à changer légèrement les paroles et en remplaçant le « Chauffe Marcel » de Brel par « Chauffe Rocky ».

Dans un style plus classique et mesuré, citons le piano-voix impressionnant de Slimane, à qui a l’on a confié le tube des tubes Ne me quitte pas. Même retenue bienvenue dans L’ivrogne par Liv Del Estal, Voir un ami pleurer par Madeleine Peyroux, et surtout La Chanson des vieux amants par la vibrante Melody Gardot.

Quant à la brumeuse reprise de Quand on n’a que l’amour par Carla Bruni, elle fait partie des grandes réussites de cet album dont la pochette est, par ailleurs, une référence directe à celle du maxi de Ces gens-là, sorti en 1966. Ce cortège de stars multi générationnelles se poursuit avec Michel Jonasz (Les Vieux), Zaz (Bruxelles), Claudio Capeo (Ces gens-là) et Gauvain Sers (qui transforme La Valse à mille temps en un slow très 60’s). L’ambiance de cet hommage au « Grand Jacques » est certes généralement plus policée que dans les chansons d’origine ou que dans les reprises habitées de Scott Walker, mais les jeunes admirateurs de Gauvin Sers, Liv Del Estal ou Slimane trouveront peut-être avec Brel - Ces gens-là une porte d’entrée intéressante à l’univers brûlant de Jacques Brel.

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