Le légendaire compositeur américain Leonard Bernstein est à l’honneur dans le biopic « Maestro », dont la BO est signée d’un de ses plus grands fans, le chef d’orchestre québécois Yannick Nézet-Séguin.

« Bernstein était un bâtisseur de ponts », dit Yannick Nézet-Séguin à propos du légendaire compositeur et chef d’orchestre américain Leonard Bernstein, dont l’histoire a été adaptée en septembre 2023 en film par Bradley Cooper pour Netflix dans Maestro. Une grande partie de la bande originale a été enregistrée par Nézet-Séguin lui-même avec l’Orchestre symphonique de Londres, un honneur pour le chef d’orchestre canadien qui entretient un lien musical profond avec « Lenny ».

Au cours de ses études de pianiste et de chef d’orchestre, Bernstein s’est familiarisé avec des compositeurs de musique classique comme Schumann, Strauss ou Beethoven, et c’est à travers ces compositeurs que son talent a d’abord été remarqué. Mais c’est bien Broadway qui lui a permis de percer dans le monde entier en tant que compositeur. Comédies musicales, musiques de film, ballets, œuvres pour orchestres symphoniques… La polyvalence de Bernstein était aussi son fardeau face à une industrie qui veut absolument faire entrer les artistes dans des cases. « On a le sentiment que Lenny a été incompris de son vivant. Quand il était sur le podium et agissait avec son extravagance habituelle, les amateurs de musique classique le prenaient pour un homme de Broadway. Quand il composait pour Broadway ou pour le cinéma, ils considéraient son approche comme trop classique », raconte Nézet-Séguin.

Cet éclectisme musical est retranscrit dans la bande-son de Maestro. Une grande partie de la musique est remplie des propres œuvres de Bernstein, avec des succès comme ses premières œuvres On the Town (1944) ou Fancy Free (1944) jusqu’à West Side Story (1957) ou Mass (1971). S’y ajoutent des compositeurs qui ont fortement influencé Bernstein, comme Beethoven ou Mahler : le légendaire concert de la Symphonie « Résurrection » n° 2 avec l’Orchestre symphonique de Londres de 1973 est présenté dans le film, dirigé par le réalisateur et acteur principal Bradley Cooper, qui incarne Bernstein.

Le fait qu’un des acteurs les plus bankables d’Hollywood s’empare du rôle en dit long sur le statut de Bernstein dans l’histoire de la musique. Lorsqu’il s’agit de « Lenny », on fait appel à du haut niveau, et le logo jaune du légendaire label de musique classique Deutsche Grammophon ne pouvait donc pas manquer. Le résultat, tant à l’image que dans la bande-son, est un merveilleux voyage et hommage à l’univers musical de Bernstein. « Travailler avec Bradley Cooper sur cette aventure a été un plaisir incroyable », raconte Nézet-Séguin. « Sa connaissance de son univers, son respect de la musique, son authenticité et sa capacité à utiliser le pouvoir émotionnel de la musique classique pour créer un lien avec notre monde inspireront les générations futures à découvrir l’héritage de Leonard Bernstein. »