Bajazet de Vivaldi par Fabio Biondi et Europa Galante : c’est à Pleyel le 25 mars.

Avec son Europa Galante, Fabio Biondi reste l’un des plus ardents propagateurs de l’œuvre de Vivaldi. Il avait restitué et révisé Bajazet, opéra méconnu du Prete Rosso, et l’avait gravé dans la foulée.

Né à Palerme, Biondi étudie le violon avec Salvatore Cicero, puis à Rome avec Mauro lo Guercio. Dès l'âge de 12 ans, il donne des concerts en soliste avec l'Orchestre symphonique de la RAI. Très vite, Fabio Biondi découvre les pionniers de la nouvelle approche de la musique baroque qui enrichissent sa vision musicale. Sa carrière connait alors un nouvel essor : il collabore avec divers ensembles renommés, tels que La Capella Real, Musica Antiqua Vienne, Il Seminario Musicale, La Chapelle Royale et les Musiciens du Louvre.

En 1989, il fonde l'ensemble Europa Galante qui acquiert rapidement une notoriété internationale, symbolisant aujourd'hui la renaissance de la musique baroque italienne. Dès son premier enregistrement, Europa Galante conquiert le public du monde entier grâce à sa lecture révolutionnaire et son interprétation libre et passionnante de la musique italienne, s'imposant avec un succès extraordinaire : Prix Cini de Venise, Choc du Monde de la Musique, 4 Diapasons d'Or et le Diapason d'Or de l'Année, Grand Prix du disque de l'Académie Charles Cros, ffff de Télérama, 10 de Répertoire et le prix RTL.

Le mardi 25 mars à la Salle Pleyel, une fière équipe de solistes viendra magnifier cette fresque de Vivaldi : Christian Senn (Bajazet), Romina Basso (Tamerlano), Marina De Liso (Asteria), Lucia Cirillo (Andronico), Vivica Genaux (Irene), Maria Grazia Schiavo (Idaspe). Plusieurs fois primés dans les plus grands concours internationaux en tant que spécialistes de la musique baroque, ces solistes se produisent régulièrement dans les plus grandes salles de concert du monde.

Véritable hymne de résistance face à l’envahisseur, dans un contexte où Vivaldi cherche lui-même à résister face au triomphe de la mode lyrique napolitaine, Bajazet fut créé durant le carnaval de l’hiver 1735. Farouche adversaire des sucreries napolitaines auxquelles sa patrie avait succombé, Vivaldi aurait fini par s’identifier au sultan Bajazet, défait par le sanguinaire Tamerlano.

Ce Dramma per la musica en trois actes est construit sur le livret d'Agostino Piovene, adaptation d’une pièce française à succès, Tamerlan ou la mort de Bajazet de Jacques Pradon (1675).

Conforme aux pratiques courantes de son époque, Vivaldi a choisi de composer son opéra en empruntant plusieurs airs à ses précédentes œuvres : Dal destin non dee lagnarsi provient de L’Olimpiade, La cervetta timidetta de Giustino, Dov’è la figlia de Motezuma, deux autres airs proviennent de Semiramide et encore trois autres de Farnace.

Vivaldi emprunta également des musiques à d’autres auteurs : à Johann Adolf Hasse (pas moins de six airs sont issus de son Siroe, rè di Persia), Geminiano Giacomelli (trois airs tirés d’Alessandro Severo, d’Adriano in Siria et de Merope) et Riccardo Broschi (un seul air tiré d’Idaspe).

Le résultat ? Un ensemble composite et délicat d’émotions intenses, comme en témoigne la douceur pathétique de La cervetta timidetta, et ces autres airs capables d’impressionner et d’engendrer « la crainte et la pitié ». Vivaldi y démontre tout son art du chant et de l’orchestration, poussant ses interprètes dans tous les registres : colère, tendresse, folie…

Le site officiel d’Europa Galante

Le site officiel de la Salle Pleyel