In Another Life

Chronique

Derrière les colosses D'Angelo, Erykah Badu, Lauryn Hill et Maxwell, la scène nu-soul des années 90 a engendré d’autres poulains moins médiatisés mais tout aussi passionnants. Bilal est l’un d’entre eux. Dès son premier album paru en 2001, le musicien originaire de Philadelphie imposait l’originalité de sa voix. Mais aussi son éclectisme parfois affolant. Du jazz à la reprise de Led Zep en passant par l’électro, Bilal sait à peu près tout faire. Et c’est d’ailleurs ce qui a parfois dérouté sur ses disques… Avec In Another Life, il semble s’être concentré sur ses valeurs d’origine et signe un vrai disque de soul aux saveurs légèrement vintage. Un son sans doute dû à Adrian Younge qui produit cet album avec la classe qu’on lui connait. On se retrouve ainsi sur les terres d’une soul music juste vintage, celle de Sly Stone notamment voire, plus près de nous, celle de Prince… Invité cinq étoiles, Kendrick Lamar (qui l’avait convié sur son To Pimp A Butterfly) est venu souffler dans le micro sur Money Over Love. A l’arrivée, Bilal a peut être livré son disque le plus maîtrisé, un opus de soul music éternelle en quelque sorte. © MD/Qobuz