Dans le ciel de 2002 traversé par une scène rock renaissante avec les Strokes ou The Rapture, Interpol sortait leur chef d'œuvre Turn On The Bright Lights, épiphanie post-punk aussi tranchée que leurs cravates blanches sur costards noirs. Vingt-ans plus tard et une discographie en dents de scie, le trio new-yorkais en vient à son septième album, toujours chez Matador. « Imprégné d'une nostalgie pastorale et d'une grâce retrouvée, The Other Side of Make-Believe explore les courants sous-jacents les plus sinistres du présent », présentent les Américains.
Interpol - "Gran Hotel" (Official Music Video)
InterpolComme tant d’autres ces deux dernières années, le disque est né sous pandémie. A distance par échanges de fichiers, puis ensemble dans une maison louée dans les montagnes Catskills, au nord de New-York, et enfin à Londres épaulés par l’imparable duo Alan Moulder et Flood (Depeche Mode, PJ Harvey), le trio l’a élaboré dans leur veine post-punk spleenétique, dérogeant peu à leur esthétique éprouvée.
Interpol - "Toni" (Official Music Video)
InterpolInterpol - "Something Changed" (Official Music Video)
InterpolLa batterie au ralenti (Into The Night) de Samuel Fogarino s’emballe rarement (Mr. Credit, Renegade Hearts), tandis que la voix morose de Paul Banks enfonce Fables dans la noirceur des boucles de guitare de Daniel Kessler ou offre une beauté mélancolique au délicat mid-tempo Passenger. Loin de nous faire danser les jours d’été, The Other Side Of Make-Believe, malgré quelques longueurs, accompagnera nos nuits pensives...