La vie en rouge, c’est un peu le concept du premier album de Justice, qui, en 2007, a permis d’établir un peu mieux l’identité d’un duo jusqu’ici insaisissable. La vie dans le rouge plutôt, celui du vumètre dans lequel nos oreilles sont plongées d’entrée avec Genesis, qui tape encore plus fort que Waters of Nazareth, leur second titre paru deux ans plus tôt et première étape vers l’ultrasaturation de ce premier album qui souffle ses 15 bougies.
Justice - D.A.N.C.E. (Official Video)
JusticeUn manifeste bruitiste – qui laissera perplexes les techniciens des scènes sur lesquelles le duo se produit – complété par des attentats sonores comme Stress ou Phantom. Un disque d’une agressivité rare pour l’époque et qui ne tombe dans aucune catégorie claire. Est-ce de la techno, de la house, du big beat, de l’électroclash ? De la dance music, du rock, du punk ? Xavier de Rosnay et Gaspard Augé s’inscrivent en fait dans les pas des 2ManyDJ’s en Belgique et d’Erol Alkan en Angleterre, des artistes qui se sont affranchis depuis longtemps des frontières de genres et qui pratiquent le mash-up au quotidien. De toute façon, † (Cross) est une fausse piste. Les Justice, pour qui ce côté punk était lié à leurs limites techniques, ont laissé un indice avec D.A.N.C.E : ce qu’ils aiment, c’est Moroder, Yes et Michel Berger et la suite sera donc pop.
Justice - Stress (Official Video)
JusticeQuinze ans après, le label Ed Banger publie une réédition de ce marqueur de la musique électronique française augmentée de six titres, entre démos, outtakes et instrumentaux, ainsi qu’une reprise de D.A.N.C.E par le rappeur américain Logic qui fait mouche.