À l’occasion de la sortie de leur album collaboratif « Venus Rising » consacré aux femmes compositrices, Kyrie Kristmanson et le Trio SR9. reviennent sur leur amitié artistique, les liens étroits entre musique et politique, et leur rapport à l’instrumentation et aux arrangements.

Trio SR9 & Kyrie Kristmanson à propos des femmes compositrices pour l'album Venus Rising sur Qobuz

Qobuz

Rebecca Clarke, Harriett Abrams, Pauline Viardot ou encore Barbara Strozzi : nombreuses sont les femmes qui, depuis des siècles, ont été reléguées au second plan de l’histoire de la musique – quand celle-ci ne les a tout simplement pas effacées. À l’heure où les prises de conscience féministes essaiment dans toutes les disciplines artistiques, ouvrant la voie à d’autres récits et représentations, une nouvelle génération de musiciens s’attelle à faire redécouvrir un patrimoine – un matrimoine en l’occurrence – longtemps méconnu. Le Trio SR9 est de cette sensibilité-là. Les trois percussionnistes Alexandre Esperet, Nicolas Cousin et Paul Changarnier sont habitués au remodelage d’œuvres existantes : leurs précédents albums piochent aussi bien dans le répertoire de Bach (Bach au marimba - Naïve, 2015), Ravel (Ravel Influence(s) - Evidence, 2022), que dans la pop (Déjà-Vu - No Format, 2022).

Pour leur dernier projet Venus Rising, paru le 22 mars chez Evidence Classics, ils se sont associés à la chanteuse folk Kyrie Kristmanson. À quatre, ils passent en revue huit siècles de musique au féminin, de Hildegarde von Bingen à Kate Bush. Les 12 mélodies exhumées dans ce corpus font émerger une voix singulière, magnifiée par les somptueux et étonnants arrangements de Grégoire Letouvet, qui se livre à une véritable archéologie sonore. Au travers d’une splendide proposition esthétique à l’intersection du classique et de l’expérimental, de l’indie et du folk, Kristmanson et les SR9 interrogent notre regard collectif sur l’oubli et la mémoire.