L’emblématique chanteur des Cowboys Fringants est décédé le 15 novembre à 47 ans, des suites du cancer qui le malmenait depuis des années. 

« C’est avec une tristesse indescriptible que nous vous annonçons le départ de Karl. Il a été un guerrier exemplaire devant la maladie et un modèle pour nous tous. Nous voulons remercier tous ceux et celles qui nous ont témoigné leur amour durant les dernières années, nous avons été portés par votre soutien », a écrit le groupe sur Instagram ce mercredi 15 novembre.

On le savait atteint par le cancer mais il était toujours très combatif et positif. Tous les espoirs étaient permis. La nouvelle a frappé le Québec de plein fouet, en cette froide soirée de novembre.

Karl Tremblay, le chanteur du groupe qui a marqué l’imaginaire québécois ces vingt-cinq dernières années, n’a rien caché de sa maladie, qui lui a été diagnostiquée début 2020 et qui avait récemment gagné du terrain. Si Marie-Annick Lépine, sa conjointe, également violoniste du groupe, avait annoncé ce printemps que les traitements ne fonctionnaient plus, cela n’avait pas empêché le groupe québécois de se lancer dans une tournée cette année. Le Festival d’été de Québec avait même ajouté une date pour eux. Affaibli mais courageux, Karl Tremblay avait livré une performance exceptionnelle, dans un concert chargé d’émotions, devant une foule de 90 000 personnes. Trop affecté par ce combat contre le cancer, le chanteur annonçait en septembre l’annulation du reste des dates automnales. « J’ai décidé de vous écouter, de m’écouter, pis de prendre un break », avait-il dit.

Peu de groupes ont autant marqué le Québec que les Cowboys Fringants au cours des vingt-cinq dernières années. Avec leur folk-rock souvent humoristique qu’ils qualifient eux-mêmes d’« alternatif québécois », la prestance de Karl Tremblay et les textes engagés et touchants du guitariste Jean-François Pauzé, le groupe a trouvé une formule unique qui a tout de suite plût à une génération entière de Québécois qui ont grandi avec eux. Du groupe de party qu’ils étaient à leurs débuts, ils se sont graduellement installés dans le paysage musical avec une vision très critique de la société, solidement ancrée dans le quotidien, tout en restant résolument engagés pour l’indépendance du Québec et la protection de l’environnement, tout au long de leur parcours.

Les Cowboys Fringants se sont formés très tôt autour de Tremblay et Pauzé, âgés alors de 18 ans, avant d’être rejoint par Marie-Annick Lépine (violoniste et multi-instrumentiste), Jérôme Dupras (bassiste) et Dominique Lebeau (qui a quitté le groupe en 2007). Boudés par les radios commerciales et la télé, les Cowboys font leur chemin de façon indépendante depuis leurs débuts. Ils remplissent leurs salles de concert (de plus en plus grosses au fil des ans), et leur public chantent en choeur pratiquement toutes les paroles de toutes leurs chansons.

A la fin des années 1990, le groupe publie trois disques, 12 Grandes Chansons, Sur mon canapé et Motel Capri, avant de définitivement embrasser le succès avec le nouveau millénaire et un paquet de tubes mythiques comme Plus rien, Toune d’Automne, L’Amérique pleure, Sur mon épaule ou Les Étoiles filantes, dont les paroles prennent une saveur particulière avec la disparition de ce monument de la musique québécoise. Aujourd’hui, c’est toute la francophonie qui pleure.

L’équipe de Qobuz offre ses sincères condoléances à la famille de Karl Tremblay, son band, et ses fans.