Avec le SPA25, Primare propose un amplificateur intégré home cinéma polyvalent à neuf canaux. Il est également destiné à un usage stéréo grâce à l’intégration d’un lecteur réseau et de différentes fonctionnalités bien pensées pour profiter pleinement de la musique.

Amplificateur intégré home cinéma 9 canaux

Prix : 5 500 €
Formats : Dolby Atmos, DTS:X
Puissance : 9x90 watts ou 2x250 watts (sous 4 ohms)
DAC : Dual ESS 9026PRO – 768 kHz/32 bits, DSD512
Connectivité vidéo : 4x entrées / 2x sorties HDMI 2.0b
Connectivité audio : 5x entrées RCA, 2x optiques, 1x coaxiale, 1 USB-B
Lecteur réseau : Wi-fi, Ethernet, AirPlay 2, Chromecast, Bluetooth, DLNA, Roon
Autres : calibrage audio Dirac Live EQ
Dimensions (l x h x p) : 430 x 420 x 142 mm
Poids : 12 kg

En parallèle d’une large gamme de produits haute-fidélité, la société suédoise Primare est active depuis longtemps dans le home cinéma. Nous avons déjà testé par le passé différents produits audio connectés de la marque. Cette fois, c’est l’amplificateur home cinéma SPA25 qui passe entre nos mains. Cet appareil permet de rationaliser votre installation en utilisant un cerveau central aussi à l’aise avec la musique qu’avec les films.

Le SPA25 est actuellement le seul représentant de la série home cinéma. Il sera rejoint ultérieurement par un préamplificateur. Avec le SPA25, Primare a donc mis tout son savoir-faire dans un appareil qui doit être performant sur tous les tableaux. Nous sommes ici dans le haut du panier du home cinéma. Toutes les fonctions majeures que l’on attend d’un appareil de ce type sont présentes, bien qu’elles soient simplifiées ou plus limitées que chez certains concurrents.

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Présentation générale du SPA25

Le SPA25 présente l’esthétique assez reconnaissable des appareils Primare. Il est bien sûr plus imposant que d’autres références, il faut bien faire rentrer tous les canaux d’amplification. Disponible en gris argent ou en noir brossé, la façade en décroché lui donne un côté chic et moderne. La finition est impeccable, tout est parfaitement assemblé. Il n’y a aucun jeu dans le potentiomètre de volume en façade par exemple.

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La façade justement est tout aussi sobre que les créations habituelles de la marque. Il y a très peu de boutons et un bandeau central au sein duquel prend place un mini-afficheur textuel. Il donne toutefois les informations nécessaires sur plusieurs lignes, mais il ne faut pas être trop éloigné pour les consulter. Les quelques touches servent essentiellement à changer de source.

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La face arrière est découpée en différentes zones. En haut à gauche se trouve la partie numérique avec les antennes pour le wi-fi et le Bluetooth, ainsi que les deux prises Ethernet. Cela permet de chaîner un second appareil. Il y a également les entrées audio numériques, dont un rare port USB-B sur un amplificateur home cinéma. Cela confirme les ambitions haute-fidélité de l’appareil. Il accueillera principalement un ordinateur afin d’assurer la lecture audio en ultra-haute définition, jusqu’à 768 kHz/32-bit ou en DSD512.

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En haut à droite se trouvent les prises HDMI. Il y a deux sorties, dont une eARC mais seulement quatre entrées. C’est très limité si on le compare à des appareils coûtant parfois quatre ou cinq fois moins cher. Mais ce n’est pas le propos du SPA25. Cela devrait suffire dans le cadre d’un système mixte Hi-Fi et home cinéma, où la Hi-Fi est un usage voulu et réfléchi. Par ailleurs, les prises HDMI ne sont pas 2.1, ce qui ne permet pas de relier les consoles de jeu de dernière génération.

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Les sorties haut-parleurs sont au nombre de neuf. Le SPA25 est un amplificateur développant 9x90 watts afin de créer différents types de configuration autour du son immersif. A ce propos, il décode le Dolby Atmos et le DTS:X. Il n’y a pas d’Auro-3D ni d’IMAX Enhanced, mais ces formats sont si peu utilisés que ce n’est pas très grave. Les sorties peuvent être configurées de différentes façons, ce que nous verrons plus loin.

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Les autres connecteurs concernent les cinq entrées audio analogiques, les sorties ligne pour les voies avant, la voie centrale et deux caissons de basses. Il y a aussi les prises pour l’intégration afin de contrôler le SPA25 depuis un autre appareil. Bref, on regrettera peut-être l’absence de sortie casque, toujours utile. Si l’on analyse la dotation d’un point de vue objectif, on retrouve ce qui correspond à l’usage d’au moins 90 % des utilisateurs.

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L’implantation interne ressemble à celle de la plupart des produits équivalents du marché : l’alimenation est devant, les circuits d’amplification au centre, les cartes d’entrée/sortie au plus proche de la connectique arrière. On remarque la carte Prisma correspondante aux fonctions de lecture réseau utilisée dans tous les produits Primare concernés. Notons la présence de convertisseurs numérique/analogique de haut niveau, un couple d’ESS 9026PRO digne des appareils purement Hi-Fi.

Utilisation du SPA25

Les différentes configurations possibles permettent de démarrer en 5.1 et d’aller jusqu’au 7.1.4, soit 11 canaux en ajoutant un bloc stéréo externe tel que le Primare A35.2. Il existe de nombreuses possibilités intermédiaires, y compris la biamplification, avec à chaque fois la réaffectation précise de chaque paire de canaux depuis les menus. Pour les écoutes musicales en stéréo, avec deux canaux en fonction seulement, la puissance grimpe à 2x250 watts sous 4 ohms ! Un chiffre impressionnant qui va une nouvelle fois dans le sens de l’usage mixte Hi-Fi et home cinéma.

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La configuration initiale du SPA25 passe par les menus s’affichant sur le téléviseur. Il n’y a pas de procédure pas à pas illustrée comme chez les concurrents. Les réglages disponibles sont aussi beaucoup moins nombreux, mais ils sont bien pensés. Tout passe par des présets associés chacun à l’une des entrées. On sélectionne quelles prises sont utilisées, quel mode audio, quels réglages par défaut. Cela permet d’avoir uniquement le nombre de sources réellement utilisées.

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Il en va de même pour la configuration des enceintes avec leur nombre, le niveau de chaque canal et le délai associé. Tout cela peut être enregistré dans des présets, qui seront surtout utilisés pour différencier la configuration home cinéma de la configuration Hi-Fi.

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Concernant la lecture audio en réseau, la plateforme Primare Prisma permet d’utiliser différents protocoles selon ses habitudes : AirPlay 2, Chromecast, DLNA, et bientôt Roon via une mise à jour. Qobuz n’est pas encore intégré mais c’est prévu. Prisma ajoute l’accès aux radios Internet et aux dossiers partagés sur votre réseau pour profiter de votre bibliothèque personnelle de fichiers audio.

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Les deux modes de commande du SPA25 passent par la télécommande infrarouge fournie ou bien le HDMI CEC. Celui-ci fonctionne particulièrement bien en allumant et éteignant de concert tous les équipements, de la source au SPA25 en passant par le téléviseur. La télécommande Primare reste nécessaire pour la configuration dans les menus et le choix du mode audio.

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Les modes audio sont limités. Quand la bande-son est en Dolby Atmos ou en DTS:X, il n’y a rien à faire, la bascule s’effectue automatiquement et le format s’affiche sur le petit écran du SPA25. Il s’affiche aussi en surimpression sur le téléviseur, au bas de l’image avec un retour du niveau de volume. Pour les formats audio 5.1 ou stéréo, il est possible d’appliquer le DTS Neural:X ou l’un des trois modes Dolby Surround afin d’utiliser à tous les coups l’ensemble des enceintes. Tout cela est mémorisable pour chaque source.

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Enfin, il y a le système de calibrage audio automatique Dirac. La version présente s’occupe des fréquences basses, jusqu’à 500 Hz, là où se posent le plus de problèmes dans une pièce d’écoute. Pour obtenir la version complète gérant l’ensemble des fréquences jusqu’à l’extrême aigu, il faut acquérir une licence supplémentaire. Le calibrage avec Dirac nécessite d’installer le logiciel sur son ordinateur et de brancher le micro fourni par Primare derrière le SPA25. La procédure est assez simple si l’on ne souhaite pas rentrer dans les réglages avancés. Sinon, il faut vraiment savoir ce que l’on fait ou demander à un professionnel qui pourra s’en occuper pour vous.

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A l’écoute

Le SPA25 a été installé dans notre salle de test équipée en audio immersif. Nous avons donc pu tester le Primare dans sa configuration 7.1.2 en utilisant la totalité de ses neuf canaux d’amplification. Les mêmes enceintes principales Dynaudio ont servi aux écoutes stéréo. Qobuz a été utilisé via la connexion Chromecast supportant la Hi-Res.

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Nous débutons en stéréo par le dernier album de Kyle Eastwood, Eastwood Symphonic, rendant hommage aux plus célèbres musiques utilisées dans les films de son père. Le quintet de jazz est accompagné d’un orchestre symphonique. La première impression qui nous vient est celle d’une musicalité débridée, sans limite. Sans verser dans le chirurgical, la scène sonore occupe toute la largeur de la pièce, en avant comme en arrière des enceintes. La sensation de force et de présence est évidente. Si bien que l’on se demande si les enceintes surround ne sont pas restées allumées. Non, il n’en est rien, le SPA25 a de l’énergie à revendre.

Sur le thème principal de Magnum Force, nous ressentons toute la tension nécessaire dans les plus basses fréquences où se distinguent la basse, la batterie et la grosse caisse de l’orchestre. Le tout est superbement articulé et fait fonctionner nos enceintes Dynaudio de la meilleure des manières. Tandis que les cuivres résonnent avec une belle dose de réalisme et un respect des timbres bienvenu. Les résonances autour des instruments dues aux micro-informations sont reproduites comme il le faut pour renforcer une nouvelle fois la sensation de présence dans notre pièce d’écoute.

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Nous poursuivons avec le jazz-fusion de Menagerie qui confirme les capacités du SPA25 à faire de la musique, tout simplement. On en vient à ne plus se poser de questions sur tel ou tel détail de la restitution tellement le résultat est naturel. Le respect des timbres est total sur toute l’étendue du spectre et la cohésion d’ensemble nous plonge dans l’œuvre. Tout joue ensemble, sans aucun doute. Les morceaux plus doux et intimistes tels que ceux de l’album João de Bebel Gilberto en hommage à son père ne sont qu’une formalité pour le SPA25. La voix chaude et bien détourée prend forme face à nous en tutoyant le sublime. Que demander de plus ?

Pour terminer, nous passons quelques sources multicanales afin de profiter des écoutes sur tous les canaux, en prenant bien soin d’effectuer puis d’activer le calibrage Dirac. Celui-ci, comme à son habitude, dégraisse l’ensemble et offre une maîtrise supérieure des basses fréquences, ce qui s’impose pour bien reproduire les effets et autres explosions du canal de grave par le ou les caissons. La plus grande qualité du SPA25 en Dolby Atmos et en DTS:X réside dans sa capacité à localiser de façon nette et précise les objets dans l’espace, avec beaucoup de matière en dehors de l’emplacement exact de chaque enceinte. C’est ce qui caractérise les appareils home cinéma de haut niveau.

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Conclusion

Fait rare : nous n'avons ressenti aucune frustration à utiliser cet ampli home cinéma pour des écoutes stéréo. Le SPA25 se montre à la hauteur pour piloter des installations stéréo et cinéma. La forte puissance en mode deux canaux n’y est pas étrangère. La qualité des timbres, la présence, l’ambiance, le grave charpenté se retrouvent dans les écoutes musicales. Quant au home cinéma, bien que les fonctions soient limitées, la qualité de décodage et de maîtrise dans la reproduction d’une bulle sonore concrète justifie le niveau de gamme. Un ampli home cinéma véritablement compatible avec la Hi-Fi.

Polyvalence totale Hi-Fi/home cinéma Facilité d’utilisation Musicalité à tous les niveaux Qualité du décodage multicanal
Afficheur en façade très petit Absence de HDMI 2.1 pour les consoles de jeu next gen