James Osterberg, suite ; et pas fin. Ou comment Iggy Pop – 75 printemps au compteur – dit toujours non à la retraite et à l’Ehpad avec Every Loser, 19e album studio qui inaugure Gold Tooth Records, nouveau label lancé par Andrew Watt, producteur grammysé ayant travaillé avec notamment Justin Bieber, Miley Cyrus, Ozzy Osbourne, Pearl Jam et Morrissey. Du lourd donc qu’on ressent immédiatement dans le son qu’il a concocté pour l’Iguane. Un son qui, sans jouer la carte du rock FM, offre un vernis qui propulsera peut-être notre papy punk au sommet des charts. Dans les oreilles, on entend surtout un Iggy toujours expert dans son costard de crooner punk rock, son chant – l’âge aidant – affichant un grave et un velours qui font toujours leur petit effet…
Iggy Pop - Frenzy (Official Audio)
Iggy Pop OfficialPour Every Loser, le cerveau des Stooges s’est entouré d’une belle brochette de stars qu’il décrit comme « des mecs que je connais depuis qu’ils sont mômes et là leur musique va vous scotcher direct ! ». Des « mômes » devenus grands ayant pour noms Duff McKagan (Guns N’Roses), Chad Smith (Red Hot Chili Peppers), Dave Navarro (Jane’s Addiction), Travis Barker (Blink-182), Stone Gossard (Pearl Jam) ou bien encore feu Taylor Hawkins (Foo Fighters).
Audacy Check In: Iggy Pop
Audacy MusicMais c’est surtout l’éclectisme proposé ici par Iggy qui charme réellement. Tout y passe : rock’n’roll typiquement stoogien (Frenzy, Modern Day Rip Off), new wave bien 80’s (Comments), lounge de cabaret (The News for Andy), ballade de lover (Morning Show) et uppercut punk rock (Neo Punk) ! Finalement, en regardant le récent tableau de chasse de l’animal, cette approche à 360° ne lui a jamais fait défaut, entre un album de reprises essentiellement en français (Après en 2012), un testament pour les Stooges (Ready to Die en 2013), une magnifique collaboration avec Josh Homme de Queens of the Stone Age (Post Pop Depression en 2016), une plus inattendue avec les Anglais d’Underworld (Teamtime Dub Encounters en 2018) et un trip jazz (Free en 2019)… Mais quand on s'appelle Iggy Pop, on peut un peu tout se permettre, non ?
