Le 28 octobre, Frédéric Mitterrand a présenté la Carte Musique proposée aux jeunes de 12 à 25 ans, destinée à faciliter leurs achats de musique en ligne.

Après le feu vert donné par la Commission européenne le 12 octobre dernier, Frédéric Mitterrand a lancé le 28 octobre la carte musique proposée aux jeunes de 12 à 25 ans. Première des vingt-deux propositions du rapport de la mission Création et Internet, remis le 6 janvier 2010 au ministre de la Culture et de la Communication par Patrick Zelnik, Guillaume Cerrutti et Jacques Toubon, cette carte en ligne a été voulue pour sensibiliser aux nouveaux usages et modes de consommation légaux de la musique en ligne et pour encourager au respect du travail des artistes et des auteurs.

En s’inscrivant sur le site www.carte-musique.gouv.fr , chaque souscripteur constitue sa carte musique en faisant le choix entre des crédits de 5, 10 ou 25 € et une vingtaine de plates-formes sur lesquelles les utiliser, parmi lesquelles Qobuz. L’État double le montant des crédits, dans une limite de 25 € par carte. Valable un an, la carte musique peut-être rechargée tant que les 50 € d’achat, subvention incluse, ne sont pas atteints.

Dans le cadre de cette opération, les plates-formes partenaires proposent des offres dédiées avec pour objectif la promotion du répertoire français et de tous ses talents. Les offres mises en avant dans le cadre de l’opération doivent intégrer en effet 30 % d'œuvres « chantées en français ».

Instituée pour une durée de deux ans, l’opération sera accessible à un million de personnes au maximum chaque année. L'offre, précise un décret du 25 octobre, « est composée d'œuvres musicales émanant des catalogues de plus de cinq auteurs, artistes-interprètes ou leurs ayants droit, et de plus de trois producteurs de phonogrammes ». Pour éviter la concentration des achats sur une seule plate-forme, un maximum d'achat par an et par éditeur de services a été fixé à 5 millions d'euros.

Deux tiers des internautes connaissent l’existence de services légaux de téléchargement. Pourtant, le nombre de titres téléchargés légalement reste encore vingt fois inférieur à celui des titres échangés illégalement. Mais deux tiers aussi des internautes qui téléchargent illégalement se disent prêts à utiliser les services légaux s’ils s'étaient plus abordables et s'ils étaient mieux informés de leur existence.

La carte musique doit précisément favoriser la découverte de la musique en ligne et faire connaître l'étendue des offres. Représentées ensemble sur le site de l'opération , les enseignes de musique en ligne se feront mieux connaître du grand public, dans toute leur richesse et leur diversité.

Le rapport Création et Internet rendu au ministre de la Culture et de la Communication en janvier 2010, présente les résultats d’une étude réalisée en septembre 2009 : les internautes sondés écoutent pour 82 % d’entre eux de la musique en ligne sur Internet, plusieurs fois par semaine (29 %) ou plusieurs fois par mois (32 %), tandis que les pirates écoutent de la musique en ligne pour 92 % d’entre eux, notamment plusieurs fois par semaine (35 %).

Parmi ces deux types d’internautes, 66 % des internautes « classiques » connaissent et ont déjà utilisé des sites et des logiciels de téléchargement de musique légaux et payants, contre 77 % des internautes pirates. 38 % des internautes classiques ont également déjà eu recours à des logiciels de téléchargement en «peer to peer».

La même étude rapporte que le prix des téléchargements légaux constitue le principal obstacle au développement de l’offre de téléchargement légal selon 67 % des internautes pirates. La baisse des prix constitue ainsi pour 48 % des internautes classiques et 52 % des internautes pirates une solution à l’amélioration de l’offre de téléchargement légal, suivie de l’amélioration de l’offre disponible (9 % des internautes classiques et 9 % des internautes pirates). 58 % des pirates exclusifs sont intéressés par une offre de téléchargement légal.

Côté marché français de la musique enregistrée (chiffres Observatoires de la musique), au premier semestre 2010, le chiffre d’affaires global de la musique enregistrée (CD, DVD musical et numérique) est de l’ordre de 405,1 M€ TTC, soit une baisse de - 3,9% par rapport à la même période en 2009 (- 4,9% pour le physique, + 26,9% pour le numérique). A titre de comparaison pour la même période, le SNEP annonce un CA global en augmentation de + 4.1% (soit 239.3 M€ ). En France en 2009, le chiffre d’affaires global de la musique enregistrée (CD, DVD musical et numérique) est de l’ordre de 961 M€ TTC (contre 1 049 M€ par rapport à 2008 soit - 8,4 %).

Depuis 2003, les pertes du marché physique représentent - 1 066,3 M€, soit une réduction de plus de 60 % du marché. Le marché de la musique numérique s’élève quant à lui en 2009 à 73,5 M€ TTC si l’on excepte le streaming, les rémunérations diverses et les sonneries musicales. Bien qu’en progression continue (+ 27 % par rapport au 1er semestre 2009), le marché numérique n’est toujours pas assez important pour compenser les pertes enregistrées depuis 2002.

Le Ministre de la Culture précise que les services de musique en ligne, plates-formes, opérateurs ou distributeurs, ont apporté un soutien considérable à la préparation de ce projet, au plan technique comme au plan éditorial. La solidarité des éditeurs, des organisations professionnelles, des sociétés d'auteur et des industriels est un atout précieux pour la réussite de l'opération : un consensus existe parmi tous les professionnels de la musique sur la nécessité de mieux faire connaître l'usage des services en ligne.

L'OFFRE CARTE MUSIQUE DE QOBUZ

Le site de la carte Musique