En France, la baisse du marché de gros de la musique s'est nettement ralentie en 2009, avec un repli de 3,2% contre 15% en 2008.

Selon les producteurs français, la baisse du marché de gros de la musique s'est nettement ralentie en France en 2009, avec un repli de 3,2% contre 15% en 2008. Ils attribuent cette embellie au grand nombre de nouveautés en fin d'année et aux effets psychologiques de la loi Hadopi.

En 2009, le marché de gros de la musique enregistrée a représenté 587,8 millions d'euros, contre 607,2 millions d'euros en 2008, a indiqué le Snep, le principal syndicat de producteurs français, lors de sa conférence annuelle au Midem à Cannes.

C'est la septième année de baisse depuis 2002, mais le repli du marché s'est nettement ralenti par rapport aux années précédentes. Il avait atteint -17% en 2007 et -15% en 2008.

« Ce ralentissement est assez porteur d'espoir pour nous », a souligné le Snep, qui a rappelé que le marché de la musique avait reculé de 55% depuis 2002.

L'année 2009 a été scindée en deux, avec une baisse de 17,8% au premier semestre, puis une embellie très nette de 9,2% au second semestre.

Les producteurs ont estimé que la reprise du marché pouvait être liée aux effets psychologiques de la loi Hadopi, adoptée à l'automne, même si les premiers avertissements aux internautes pratiquant le téléchargement illégal ne seront envoyés qu'au plus tôt en avril 2010.

« Il y a eu aussi sur les six derniers mois un certain nombre d'événements - comme la mort de Mickael Jackson qui a relancé une partie de sa discographie - ainsi que beaucoup de sorties en fin d'année, ce qui prouve que plus une offre est riche plus le consommateur va acheter », a ajouté le PDG d'Universal Music France, Pascal Nègre.

Sur l'ensemble de l'année, le marché physique (ventes de CD et de DVD) --qui représente encore 87,1% du chiffre d'affaires des éditeurs phonographiques-- a reculé de 3,4% (contre -19,5% en 2008) à 512 millions d'euros.

Le marché numérique a reculé de 1,9%, à 75,8 millions d'euros, selon le Snep, qui a expliqué ce repli par le fait que ce segment est en « pleine restructuration ».

Sur la période, les téléchargements sur internet ont progressé de 56%, à 38,3 millions d'euros, et les revenus issus du streaming (écoute de musique en ligne) ont été multipliés par 2,4 à 8,8 millions d'euros.

En revanche, les revenus tirés des sonneries et de la téléphonie mobile, « en fin de cycle », ont chuté de 41%, à 28,7 millions d'euros.

« Sous réserve que les mesures préconisées --la loi Hadopi sur le téléchargement illégal et la création d'une carte musique pour aider les jeunes à se tourner vers l'offre légale-- soient mises en œuvre, 2010 sera une année importante », a souligné le directeur général du Snep, David El Sayegh.