A la tête de ses Musiciens du Louvre, Marc Minkowski dirigera La Passion selon Saint Matthieu de Bach le 8 avril, à la Salle Pleyel, avec notamment Natalie Stutzmann, et celle de Christian Immler.

Dimanche 8 avril à 16h, La Passion selon Saint Mathieu de Jean-Sébastien Bach résonnera à Paris, Salle Pleyel, grâce aux Musiciens du Louvre dirigés par Marc Minkowski. Un concert porté par les voix de Nathalie Stutzmann, Christian Immler, Marita Sølberg, Eugénie Warnier, Jolanta Kowalska, Owen Willetts, Mélodie Ruvio, Markus Brutscher, Magnus Staveland, Svetli Chaumien, Benoît Arnould et Charles Dekeyser.

Après avoir offert au public de Pleyel la saison dernière sa Passion selon Saint Jean (et avoir enregistré la Messe en si), Minkowski se devait de diriger sa grande sœur, la Saint Matthieu (1729). Si la première des deux Passions conservées de Bach était un opéra déguisé, la seconde pourrait être une vaste symphonie dramatique… Ici les morceaux musicaux se multiplient, exigeant l’utilisation de deux « chœurs » de participants (de quatre voix et cinq parties instrumentales chacun). Ceux-ci dialoguent dans le frontispice de l’œuvre qui, avec sa pulsation cardiaque, ses interjections et la présence fantomatique, en retrait, d’un troisième « choeur » (pour soprano) entonnant une mélodie de choral, annonce les divers plans sonores de l’ouvrage : au premier plan, le récit évangélique du ténor, accompagné de la basse continue, ponctué par les interventions du Christ (une basse nimbée par les cordes) ; au troisième, les chorals, simples mélodies liturgiques que pouvaient fredonner les fidèles ; entre les deux, les poignantes digressions affectives d’une quinzaine d’airs, presque tous précédés d’un arioso et parés d’une instrumentation rhétorique (tragique hautbois de chasse, amical hautbois d’amour, triste viole de gambe, flûtes célestes, etc.).

Plus encore que La Passion selon Saint-Jean, cette vaste partition, qui compte près de soixante-dix numéros, exige des interprètes d’exception. Parmi ceux choisis par Marc Minkowski, notons la présence de la contralto Natalie Stutzmann, et celle de Christian Immler qui, lui aussi, débuta comme alto, en tant que membre du fameux chœur d’enfants de Tölz, et, comme tel, participa à la grande intégrale des œuvres vocales de Bach réalisée par Harnoncourt et Leonhardt chez Teldec…

D’abord bassoniste, Marc Minkowski qui nait à Paris le 4 octobre 1962 aborde très jeune la direction d’orchestre, notamment sous le regard de Charles Bruck au sein de la Pierre Monteux Memorial School aux États-Unis. À 19 ans, il fonde Les Musiciens du Louvre, ensemble qui prend une part active au renouveau baroque et avec lequel il défriche le répertoire français (Lully, Rameau, Campra, Marais, Mouret, Rebel, Mondonville…) et Haendel (premiers enregistrements du Trionfo del Tempo, d’Amadigi et de Teseo, mais aussi Ariodante, Giulio Cesare, Hercules, Semele, les motets et la musique d’orchestre), avant d’aborder Mozart, Rossini, Offenbach, Bizet ou Wagner.

Minkowski sillonne l’Europe, avec ou sans son orchestre, de Salzbourg (L’Enlèvement au sérail, La Chauve-souris, Mitridate, Così fan tutte en 2011) à Bruxelles (La Cenerentola, Don Quichotte de Massenet, Les Huguenots de Meyerbeer, Il Trovatore prochainement) et d’Aix-en-Provence (Le Couronnement de Poppée, Les Noces de Figaro, Idomenée, un nouveau Sérail) à Zurich (Il Trionfo del Tempo, Giulio Cesare, Agrippina, Les Boréades, Fidelio, La Favorite), en passant par le Festival de Brême avec lequel s’est instauré depuis 1994 un partenariat régulier pour les productions des Musiciens du Louvre Grenoble.

Régulièrement à l’affiche de l’Opéra de Paris (Platée, Idomenée, La Flûte enchantée, Ariodante, Giulio Cesare, Iphigénie en Tauride, Mireille) et du Théâtre du Châtelet (La Belle Hélène, La Grande-Duchesse de Gérolstein, Carmen, Die Feen de Wagner en création française), on l’aperçoit aussi dans d’autres théâtres parisiens, notamment l’Opéra-Comique où il ressuscite La Dame blanche de Boieldieu, dirige en 2002 Pelléas et Mélisande pour le centenaire de l’ouvrage, et Cendrillon de Massenet en 2011, mais aussi à Venise (Le Domino noir d’Auber), Moscou (création scénique de Pelléas en Russie, mise en scène d’Olivier Py), Berlin (Robert le Diable, Il Trionfo del Tempo en 2012), Amsterdam (Roméo et Juliette, Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride à l’automne 2011), Vienne au Theater an der Wien (Hamlet en 2012) ou au Staatsoper, où Les Musiciens du Louvre Grenoble furent en 2010 le premier orchestre français à se produire dans la fosse (Alcina de Haendel).

Directeur musical du Sinfonia Varsovia depuis 2008, Marc Minkowski est également l’hôte régulier d’orchestres symphoniques avec lesquels son répertoire évolue de plus en plus vers le XXe siècle de Ravel, Stravinski, Lili Boulanger, Albert Roussel, John Adams, Henryk Gorecki ou Olivier Greif. Souvent invité en Allemagne – par la Staatskapelle de Dresde, l’Orchestre Philharmonique de Berlin, le Deutsche Symphonie-Orchester Berlin ou les différents orchestres de Munich –, il dirige également le Los Angeles Philharmonic, les Wiener Symphoniker, l’Orchestre du Mozarteum et la Camerata de Salzbourg, le Cleveland Orchestra, le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestre de la Radio Suédoise, l’Orchestre de la Radio Finlandaise, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, jusqu’au tout jeune Orchestre Philharmonique du Qatar.

Après le succès remporté en 2009 par Les Musiciens du Louvre Grenoble et leur fondateur au Wiener Konzerthaus lors d’une intégrale des symphonies « londoniennes » de Haydn enregistrée live par Naïve, la même salle les a accueillis à nouveau pour l’intégrale des symphonies de Schubert en 2012. Enfin, Minkowski a été nommé directeur artistique de la Mozartwoche à Salzbourg, dont il assumera la programmation à partir de l’édition 2013. En juin 2011, il a créé le Festival Ré Majeure sur l’Île de Ré.

Le site des Musiciens du Louvre Grenoble

Le site de la Salle Pleyel