Schubert, Chopin, Schumann et Liszt au programme du récital du pianiste franco-américain Eugen Indjic, grand disciple de Rubinstein, le 14 mai à la salle Gaveau, à Paris.

Lundi 14 mai, à 20h30, Eugen Indjic se produira en récital parisien à la salle Gaveau. Au programme du concert du pianiste franco-américain, des pièces signées Schubert (Sonate D784 en la mineur), Chopin (Ballade op.52 en fa mineur, 4 Mazurkas op.30, Scherzo op. 39 en do# mineur), Schumann (Davidsbundler op.6) et Liszt (Mephisto Waltz). Un récital se déroulant alors que ses enregistrements Chopin, Schumann et Debussy pour les labels Claves et Calliope sont désormais rééditées par le label Andante Spianato.

Né en 1947 à Belgrade d’une mère russe et d’un père général de l'armée de Pierre II de Yougoslavie, Eugen Indjic s’envole en famille pour les Etats-Unis alors qu’il n’a que quatre ans et reçoit la nationalité américaine. Il découvre la musique en écoutant la Fantaisie-Impromptu et la Grande Polonaise de Chopin et commence le piano à l'âge de huit ans avec Liubov Stephani. L’année suivante, il monte sur scène pour la première fois, jouant le Concerto en ré mineur de Mozart avec le Springfield Symphony Orchestra. Deux ans plus tard, il commence à travailler avec le grand Alexandre Borovsky, ami de Prokofiev dans la classe d'Anna Yesipova à Saint-Pétersbourg. Il suivra l’enseignement du célèbre pianiste russe jusqu'en 1964.

À onze ans, Eugen Indjic joue déjà la Campanella et la 13e Rhapsodie hongroise de Liszt pour la chaine télévisée NBC. Un an plus tard, il enregistre les Variations Diabelli de Beethoven sur le piano de Rachmaninov pour RCA Victor et donne à treize ans, son premier concert en soliste, jouant le Concerto n°1 de Liszt avec l'Orchestre National Symphonique de Washington, puis le Concerto n°2 de Brahms un an plus tard avec ce même orchestre.

De 1961 à 1971, Indjic est régulièrement invité par le chef d’orchestre Arthur Fiedler et le Boston Pops Orchestra. Il a seize ans lorsque, au cours d’une tournée avec Borovsky, un critique de Copenhagen écrit de lui : « Il joue Chopin comme un polonais, Debussy comme un Français et Prokofiev comme un maître russe ». Alors qu’il termine ses études à la Phillips Academy d’Andover, Erich Leinsdorf l'invite à jouer le Concerto n°2 de Brahms avec l'Orchestre Symphonique de Boston, ce qui fait d'Indjic, à dix-huit ans, le soliste le plus jeune à avoir jamais joué avec cet orchestre !

1968 est une année charnière avec une rencontre majeure : Arthur Rubinstein. Le génial pianiste restera pour Eugen Indjic jusqu'à sa mort un maître et un ami. Un Rubinstein qui disait de lui : « Un pianiste de rang mondial, d'une rare perfection musicale et artistique ». La bourse Leonard Bernstein lui ayant été attribuée, il poursuit ses études à l’Université de Harvard d'où il sort diplômé cum Laude en 1969. Il y étudiera la musicologie et la composition avec Laurence Berman et Leon Kirchner. Ce dernier l'initiera à l'analyse schenkérienne, dont il restera un fervent adepte.

Eugen Indjic épouse la petite fille du compositeur français Henri Rabaud, Odile Rabaud, s'installe définitivement en France en 1972 et adopte la nationalité française, devenant ainsi franco-américain.

Grand Prix de trois concours internationaux (Chopin 1970, Leeds 1972 et Rubinstein 1974), Indjic a depuis joué sous la baguette des plus grands chefs, tels que Bernstein, Solti, Leinsdorf, Guerguiev , Sinopoli, Fedoseiev avec la plupart des orchestres des Etats-Unis et d'Europe et continue à se produire régulièrement sur les grandes scènes mondiales, telles Carnegie Hall, Théâtre des Champs-Élysées, Queen Elizabeth Hall, Concertgebouw, Scala, Musikverein, Smetana Hall, Rudolfinum, etc.

En 1999, à l’occasion de l’Année Chopin, Eugen Indjic a été invité à participer à une série d’enregistrements télévisés de l’intégralité de l’œuvre de Chopin, une coproduction française, polonaise et japonaise. Il a enregistré pour Polskie Nagrania / Muza et Arte Nova Classics a publié des enregistrements live avec le SWF Orchestra du Concerto n°1 de Tchaïkovski, dirigé par Ahronovich et des Variations Paganini de Rachmaninov, sous la baguette de Sinopoli. En 1988, il enregistre le Concerto de Roussel avec Laurent Petitgirard. Il a gravé des œuvres de Chopin, Schumann et Debussy pour les labels Claves et Calliope - désormais rééditées sous le label Andante Spianato - de Beethoven pour RCA, de Stravinsky et Debussy pour Sony.

Le pianiste se consacre également à l’enseignement lors de master class en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Il est souvent membre du jury de concours internationaux (Chopin, Rubinstein, Liszt, Vianna da Motta...). En 2010, Il a été nommé « artiste en résidence » à l’Orchestre symphonique de Prague.

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