Younger Now (The Remixes)

Chronique

En dix ans, de la série TV Hannah Montana (2006) à l'album néo-psychédélique expérimental Miley Cyrus & Her Dead Petz (2015), supervisé par la référence du genre Wayne Coyne (The Flaming Lips), la chanteuse a accompli une mue peu commune à ses homologues de la chanson adolescente, traçant un parcours pouvant susciter la curiosité au-delà du monde de la variété internationale.

Pour son sixième album, la fille de l'idole country des années 1990 Billy Ray Cyrus s'offre un retour aux racines paternelles, revu au goût du jour donc adossé à la pop urbaine de Bangerz (2013). De fait, Younger Now navigue entre ces deux eaux, optant pour un visuel résolument cowgirl, un duo (réussi) avec la patronne du genre Dolly Parton sur « Rainbowland », une ballade larmoyante comme « Inspired » et, entre ces chevauchées rustiques polies à la feutrine, une bombe instantanée taillée pour les radios (« Younger Now »), efficace avec ses choeurs et son accent redneck.

Le recueil conduit avec Oren Yoel laisse entrer tout le panel des guitares clinquantes et glissantes, du rythme de rodéo, du tambourin et même du violon (à faible dose), dans une production qui sacrifie à la grandiloquence pour masquer des compositions moins fortes comme « Week Without You », « Miss You So Much » ou « I Would Die for You », trois romances mélancoliques voire éplorées trouvant leur intérêt dans la diversité vocale dont est capable Miss Cyrus. Sur « Thinkin' », muni d'un solide riff d'introduction, cette dernière retrouve l'énergie de « Malibu », lui-même doté d'un accord cristallin sur un air en mode mineur, jusqu'à l'éclaircie finale. Si, en onze titres, Younger Now recèle moins de moments mémorables que son prédécesseur, qui en comptait plus du double, il témoigne de l'évolution d'une artiste qui n'a pas fini de surprendre.

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