Step Back

Chronique

Le décès brutal de Johnny Winter le 16 juillet 2014 dans sa soixante-et-onzième année a forcément attristé le monde du rock et du blues. En particulier les nombreux amateurs se rappellant d'albums comme Johnny Winter (1969), Johnny Winter And (1970) avec Rick Derringer ou encore l'incandescent Live Johnny Winter And et sa version définitive de « Jumpin' Jack Flash » (The Rolling Stones).

Enregistré peu de temps avant sa mort et composé en majeure partie de duos avec d'autres grands guitaristes de l'histoire, Step Back est le premier des albums posthumes qui ne manqueront pas de fleurir sur la tombe de l'albinos. Hormis d'autres légendes de la six-cordes, Johnny Winter y accueille également l'harmoniciste Jason Ricci et le pianiste Dr. John.

Hormis l'émotion provoquée par la disparition du guitariste, Step Back possède à la fois le côté sympathique des retrouvailles entre légendes du rock et l'aspect nonchalant d'un disque en roue libre. Eric Clapton, Leslie West, Billy Gibbons ou Joe Perry ne sont pas là pour réinventer ce qu'ils ont déjà créé il y a...longtemps, mais seulement pour prendre du plaisir avec un vieux copain. Alors, peu importe le choix des reprises et les versions qui en sont données de la part de tels calibres car l'excellence est de mise, même en mode relaxation.

Ce sont les sept et quelques minutes du classique de blues des années 1960 « Sweet Sixteen » avec Joe Bonamassa qui retiennent le plus l'attention, comme un ultime hommage à toutes les nymphettes de seize ans qui ont tant inspiré la libido jamais rassasiée des bluesmen. Mieux que tous les éloges funèbres, Step Back est le dernier cadeau de Johnny Winter à ce blues rock qui fut toute sa vie. Adieu l'ami.

©Copyright Music Story 2015