Rubycon (1995 Remaster)

Chronique

Creusant avec conviction et déterminisme le sillon de l'album précédent (Phaedra), Tangerine Dream poursuit sa quête du son cosmique absolu.

Chacun des membres du trio (qui n'a laissé à personne le soin de produire la session) assume une bonne douzaine de pupitres. Au faîte de l'innovation technologique de l'époque, le groupe allemand utilise de plus pour ce faire le nec plus ultra des machines disponibles sur le marché de l'époque, et, d'un point de vue strictement artistique, se réfère explicitement aux plus audacieuses compositions de la musique contemporaine (on a énormément évoqué Ligeti à la sortie de l'album).

Une seule longue pièce en deux parties occupe l'entièreté du disque, comme un voyage spatial, au cours duquel on croiserait, au détour de la moindre nébuleuse, un monstre tapi dans la froide obscurité intersidérale.

Fortement évocatrice, cette musique sera largement utilisée par les illustrateurs sonores de tout poil, offrant au moindre documentaire de l'époque des colorations de dérive interplanétaire.

Avec Rubycon, Tangerine Dream franchissait un pallier supplémentaire vers l'achèvement musical, l'épanouissement esthétique, et la reconnaissance internationale.

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