Ninth

Peter Murphy

Paru le 07/06/2011 chez Nettwerk Music Group
Artistes principaux : Peter Murphy
Genre : Alternatif et Indé

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Sortez les gousses d’ail et les crucifix : le leader d’un désormais définitivement séparé (?) Bauhaus, le vampire du rock, transplanté dans les salles obscures dès 1983 avec Les Prédateurs, aux côtés de David Bowie et Catherine Deneuve, celui qu’on surnomme Godfather of Goth – mais qui prit un malin plaisir à alimenter les rappels de ses concerts par une reprise du « Purple Rain » de Prince -, interrompt un long silence discographique de sept années en nom propre pour délivrer à ses fans et assimilés un opus qui devait initialement s’intituler Secret Silk Society.

Pas économe de déclarations tonitruantes, le chanteur n’en a pas moins entre-temps annulé pour de mystérieuses raisons de santé (allergie à la lumière du soleil ?) une tournée mondiale en compagnie du Dead Can Dance Brendan Perry, ce qui fit frémir la toile de réjouissants règlements de compte.

Ne mentons pas sur la marchandise : nous n’avons pas écouté le bonhomme depuis – au moins – « Bela Lugosi’s Dead » (1979), et c’est avec une surprise proche du ravissement que l’on peut avérer que la voix n’a rien perdu de sa profondeur, ni de son caractère indubitablement hanté. Second constat : du propre aveu du Britannique, qui se partage désormais entre Turquie et États-Unis, Ninth le remarquablement nommé a été élaboré dans l’immédiateté, et l’urgence d’un rock séminal.

Enregistré dans les conditions du live par une équipe restreinte, les onze chansons exsudent la tension qui a présidé à leur création. Le premier single extrait de la sélection (« I Spit Roses »), et même si le texte y aborde les affres et tourments comportementaux des membres de Bauhaus sous l’angle parfaitement décalé d’un univers à la Lewis Carroll, remet le chanteur sur la bonne voie d’une mélodie catchy, efficace, et à la souveraine immédiateté. Sur l’autre versant de l’inspiration du quinquagénaire, « Crème de la crème » (sic), clôturant l’opus, ne donne pas sa part au chien pour ce qui est des envolées lyriques et mélancoliques, sentiments prégnants, et autres puissances obscures. Quant à « Velocity Bird », en ouverture de l’album, les guitares innervées et une section rythmique ramassée et pesante comme une porte de caveau servent merveilleusement la puissance vocale de cet éternel jeune homme.

On est fichtrement incapable de prédire si Ninth amènera à Peter Murphy de nouvelles audiences. En revanche, on certifie que celui qui prendra la peine de tendre l’oreille à ce rock franc du collier en retiendra sans peine l’honnêteté, la pérennité, et l’authenticité. Et comme un soupçon d’éternité ?

©Copyright Music Story 2015

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Velocity Bird