Move Through The Dawn

Chronique

Sur son précédent album Distance Inbetween (2016), le premier pour le compte du label Ignition Records après une pause de cinq années, The Coral bouleversait son style rock, folk et psychédélique par un emploi massif des guitares et une rythmique lourde dignes du heavy rock des années 1970. Le chanteur et guitariste James Skelly, fondateur et cerveau du groupe, semble avoir bien pris note de ce grand écart pour revenir à une approche plus classique en vue de ce neuvième album.

C'est sur les chapeaux de roue que démarre Move Through the Dawn, avec une série de trois titres où la nostalgie d'un âge d'or le dispute à l'enthousiasme généré par des mélodies chantées à pleins poumons : « Eyes Like Pearls », « Reaching Out for a Friend » et « Sweet Release » se fredonnent tel un succédané de Beatles revu par Electric Light Orchestra. Outre les guirlandes de guitares et les harmonies vocales, un soupçon de rythmes et de nappes synthétiques s'immisce dans ces rouages power pop.

En très grande forme, le quintette britannique retrouve ses accents d'antan, quand il représentait l'espoir et le renouveau du rock anglais des années 2000. Ainsi, après l'envolée pop chorale « She's a Runaway », enveloppée dans un nuage de réverbération, « Strangers in the Hollow » prend des accents plus modérés dans le chant et « Love or Solution » rejoint l'idéal psychédélique du répertoire du groupe. L'effort mélodique déployé tout au long des onze pistes place le recueil parmi les sommets de The Coral, depuis The Invisible Invasion (2005) et Roots & Echoes (2007).

La balade à travers ce paysage idyllique marque une pause acoustique avec la ballade folk « Eyes of the Moon » et son pendant mélancolique « Undercover of the Night », teinté de touches électroniques. Un virage un peu plus lourd est pris sur « Outside My Window », où un rythme pesant et des guitares en apesanteur appuie un orgue guilleret. Quelques traces de rock lourd subsistent sur « Stormbreaker », qu'une ingénieuse ligne de basse vient agrémenter, avant la conclusion acoustique la plus épurée qui soit sur « After the Fair ». Le tout sonne comme un retour en forme.

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