Le Prénom (Bande originale du film)

Chronique

Adapté de leur propre pièce de théâtre, Le Prénom est un film d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, comédie de genre réunissant Patrick Bruel, Valérie Benguigui et Charles Berling. La musique en a été confiée à Jérôme Rebotier, spécialiste du genre, mais également collaborateur régulier d’Olivia Ruiz ou Horace Andy, et qui a maintes fois répondu favorablement aux appels du monde de la publicité.

La majorité des quatorze pièces, instrumentale, décline une inspiration chambresque qui n’est pas sans évoquer, mais en mode moins répétitif, les travaux d’un Michael Nyman, en particulier dans les ostinati des cordes, et l’utilisation de lamelles tintinabulantes, évocatrices des jouets d’enfants (après tout, l’un des ressorts de l’intrigue en chère tête blonde en devenir). Deux thèmes rompent cette unité, les très jazzy « Anna » et « Un Dîner à Paris », dont l’orchestration hard-bop déroule sa fougue sur un minutage inusité dans l’album.

Quelques chansons, toutes dans la langue de Shakespeare, agrémentent cette musique originale : la très pop « Hello My Darling », directement connotée aux sixties, réquisitionne percussions de poche, roucoulades des choristes, et mélodie facile pour romance à deux voix. « Thoughts » se situe dans la même veine, à mi-chemin de la séduction facile des rengaines pour adolescents de Carole King et des très riches heures des groupes de doo-woop. Enfin, « Drive Away » ressuscite les cavalcades du groupe The Shadows, dans lesquelles se mêlaient guitare acoustique et électrique et caisse claire maltraitée, le tout surplombé par une partie vocale qui pourra raisonnablement donner envie de réécouter les œuvres complètes de The Everly Brothers, ou des girls-groups chers à Phil Spector.

Une bande originale de film au charme instantané, à qui on a manifestement demandé de souligner la légèreté du propos, et qui remplit à merveille sa mission.
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