Jim

Chronique

Troisième album solo de Jamie Lidell, le très dynamique Jim mélange la soul, le funk et le gospel. Enregistré à Los Angeles, cet album plein de vitamines délivre un son rétro loin des expérimentations électro de ses débuts.

Pour les personnes perdues quant aux différentes facettes de cet artiste inclassable, le principal intéressé s'explique : « Ceux qui suivent ma carrière depuis le début se disent : « Mais qui est ce mec ? Il fait quoi : de la techno, du beat box, de la soul ? » Cette fois j’ai voulu faire un disque pop, je voulais toucher les gens. C’est pour ça que j’ai appelé mon album comme ça : Jim. C’est une manière gentille d’appeler « Jamie ». Quand les gens m’appellent comme ça, je vois quelque chose de sympathique dans leurs yeux. Et je n’aurais pas pu l’appeler « Jamie », parce que je ne peux que donner des parties de moi. »

Pour cela, Jamie Lidell s'est entouré de plusieurs artistes de renom qui sont également des amis de longue date. Tout d'abord Mocky avec lequel il  a coécrit et coproduit cet opus. Puis Gonzales au piano, la déjantée Peaches, Nikki Costa et Feist à l'accompagnement au chant. Et enfin les percussions groovy d'Alex Acuña du groupe mythique de jazz-rock Weather Report. Tout ce beau monde  a mit son  grain de sel et surtout son  talent au service de Jim.

Pour être concis quant à la qualité de cet opus : les dix morceaux sont des tubes en  puissance. On y trouve des titres dansants au son disco-funk : « Figure Me Out »  dont les paroles sont inspirées d'un roman de Murakami Ryu (Hurricane). Mais aussi un son funk et gospel qui rappelle clairement James Brown et Steve Wonder Que ce soit le  premier single « Little Bit of Feel Good », « Another Day » (entrée d'album qui annonce la couleur) ou encore « Wait for Me, Out of My System » et « Where’d You Go ». L’ouvrage offre également des moments plus calmes avec de jolies ballades telles que le folk « All I Wanna Do » dont les paroles font référence à William Burroughs ; « Green Light », berceuse écrite pour son neveu et  « Rope of Sand »  qui clôt l'album tout en douceur. Décidément le jeune homme a pensé à tout.

Jamie Lidell a grandit en écoutant de la musique soule américaine. Après l'avoir mis de coté cette facette au profit de la musique électro, il assume aujourd'hui sans complexe ses influences pour les mettre au service de sa voix chaleureuse et offre un album éclectique d'une rare qualité, extrêmement efficace.

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