Pionnier des expérimentations électro-acoustiques et créateur d’un nouveau théâtre instrumental, le grand compositeur contemporain atypique est décédé à 76 ans.

Le 17 septembre, Mauricio Kagel, un des plus grands compositeurs contemporains germano-argentin, s’est éteint à 76 ans.

Kagel souffrait depuis longtemps d'une maladie grave. Son nom est associé au théâtre instrumental où son influence a été majeure, et dont il a renouvelé le matériau sonore en introduisant l'électroacoustique. Son œuvre embrasse des disciplines aussi diverses que la mise en scène, la musique d'orchestre, la musique de chambre, des pièces radiophoniques, des essais et même le cinéma.

Volontiers provocateur et incisif, Mauricio Kagel, pourfendeur de l'académisme, n'en cultivait pas moins une relation étroite avec la tradition musicale, en particulier allemande.

Né le 24 décembre 1931 à Buenos Aires, Kagel devient en 1955 chef d'orchestre au Teatro Colon de la capitale argentine avant de s'installer en 1957 à Cologne où il crée le Kölner Ensemble für Neue Musik.

Depuis 1974, il occupait la chaire de théâtre musical ouverte pour lui à la Haute école pour musique de Munich. Sur scène (1959) est la première manifestation de sa vision révolutionnaire du théâtre instrumental, et le début de sa renommée. Suivent des pièces instrumentales et scéniques comme Hétérophonie et Diaphonies I, II et III. Avec Ludwig van en 1970, il fait une incursion remarquée dans le cinéma, prélude à son travail de scène, pour le théâtre et la radio.

Mauricio Kagel a été honoré de nombreux prix, dont le prix Erasmus en 1998, le prix Ernst von Siemens en 2000 ou bien encore le Grand prix rhénan de l'art en 2007.