De la caresse au coup de poing, le grand pianiste russe vit sa virtuosité avec une rare intensité. Rencontre avec ce passionnant ouragan moscovite.

D’abord il y a ce physique. Impressionnant… Non pas que Boris Berezovsky ait les mensurations d’une armoire normande mais on l’imagine davantage sur un ring de catch que dans l’atelier d’un horloger suisse… Évidemment, tout le monde sait bien que le quadragénaire moscovite, virtuose à souhait, est tout sauf un déménageur de piano, capable aussi de finesses démentielles. Mais Berezovsky, c’est aussi un phénomène. Jamais « de foire » ou « de cirque ». Juste un phénomène. Une virtuosité au service de compositeurs qu’il embarque de force dans son feu intérieur. Chez Liszt, Rachmaninov, Chopin ou son fétiche Medtner, Berezovsky joue à Berezovsky. La figure est parfois risquée ; mais parfois tétanisante. La marque des grands, en somme… Il y a quelques jours, il était à Nantes pour quelques chopinades, alors que son nouvel album est consacré à sa fascination du moment Liszt. Instant idéal pour tenter d’attraper en vol quelques effluves de cet insaisissable virtuose, réputé dur en affaire lorsqu’on agite un micro sous son nez. Mais ce jour là, Boris Berezovsky était plutôt causant, rieur et même mordant. Ambiance.

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